1920-2020: Cent ans de luttes

« Le communisme c’est la jeunesse du monde »

Les délégués des Jeunesses socialistes se réunissent en 1920 et le 1er novembre ils optent pour l’adhésion à l’Internationale communiste des jeunes. C’est la naissance de la JC. La première campagne d’ampleur sera antimilitariste, avec la lutte contre l’invasion de la Ruhr en 1923.

En 1925 les JC déploient leur force contre la répression des révoltes du Rif, c’est la première campagne anticoloniale en France. Ces campagnes vont donner lieu à de nombreuses arrestations : la direction en 1923 et plus de 300 jeunes en 1925, la répression et les campagnes trop éloignées du quotidien des jeunes vont affaiblir le mouvement.

Le front populaire et les loisirs pour toutes et tous contre le fascisme

Les années 30 vont fixer comme priorité l’antifascisme, avec pour objectif le rassemblement, est alors créé le front populaire. Les JC vont alors changer de pratiques et de stratégies pour rassembler le plus grand nombre de jeunes. De nombreuses activités sont proposées: tournoi sportif, cinéma, domino, etc.

Toujours dans cet objectif sont créées des branches : une destinée aux filles, une aux jeunes ruraux et la dernière aux étudiants. L’internationalisme n’est pas oublié pour autant. Des milliers de jeunes vont s’engager en combattant ou en solidarité avec les brigades internationales. L’organisation passe de 4000 à 80 000 adhérents en 4 ans.

La résistance : “les copains qui restez soyez dignes de nous”

Les JC sont interdits en 1939. Dans la clandestinité la JC reste active, elle est même à l’origine du premier acte de la résistance en 1940 à Toulouse. A travers des distributions de tracts, en organisant la solidarité ou en prenant le maquis ou les armes, comme les bataillons de la jeunesse, les jeunes communistes vont s’illustrer dans la lutte contre le Nazisme.

Beaucoup seront emprisonnés, un service de police est dédié à l’anticommunisme, une grande partie y laissera la vie : fusillé comme Guy Môquet ou dans les camps de l’horreur comme Danielle Casanova.

L’union de la jeunesse républicaine de France

Au sortir de la guerre c’est de nouveau une politique de large rassemblement qui est prônée : à l’international avec la création de la fédération mondiale de la jeunesse démocratique, coalition d’organisations progressistes de jeunes du monde pour la paix.

En France aussi avec l’Union de la Jeunesse Républicaine de France. Les JC portent la lutte contre la guerre en Indochine ou pour le salaire égal pour les jeunes tout en organisant des rassemblements populaires: sorties à la mer, théâtre etc. La recette fonctionne, l’organisation compte jusqu’à 250 000 membres.

Une exigence : Paix en Algérie !

La JC prend le nom de Mouvement de la Jeunesse Communiste de France en 1956, et c’est le retour des branches : rurale, filles et étudiante. La JC change de nom mais garde ses principes : la lutte contre le colonialisme.

Elle s’engage totalement contre la guerre en Algérie en soutenant les manifestations pour la paix, en distribuant des journaux aux soldats et en soutenant les soldats qui refusent de repartir “les rappelés”. Les années 60 sont plus légères dans la jeunesse et pour coller aux mœurs la JC renomme l’Avant Garde son journal en Nous les garçons et les filles tout en continuant ses revendications pour changer la vie des jeunes.

“Avec les communistes pour que change la vie”

Mai 68 n’est pas une réussite dans le mouvement étudiant pour les jeunes communistes, mais elle l’est en revanche chez les jeunes qui travaillent, notamment parce que hors de Paris elle est le seul mouvement capable d’organiser les jeunes.

Toujours avec la même vigueur pacifiste la JC mène la bataille contre la guerre au Vietnam ainsi que le combat contre le racisme et pour la libération d’Angela Davis. C’est une période d’espoir avec le programme commun et de changement pour le MJCF : nouveau processus de démocratie interne et surtout la branche UJFF est dissoute l’organisation est de nouveau totalement mixte.

Combattre le libéralisme et le racisme, une priorité : l’égalité

Les espoirs de la gauche aux pouvoirs sont déçus : l’heure est à l’action contre la précarité de l’emploi des jeunes : TUC, CES et intérim. Un réel travail pour tous les jeunes mais aussi le droit aux études, en 1986 ce sont presque 100 000 adhérent•e•s qui sont engagés au MJCF contre la loi Devaquet.

Sans jamais oublier sa fibre internationaliste la JC organise des mobilisations décisives contre l’apartheid et pour la libération de Mandela. Luttant contre le racisme en Afrique du Sud mais aussi en France où le Front national commence à prendre de l’ampleur. Le mouvement fait de l’égalité sa priorité et change son logo pour un pied mi-noir mi-blanc.

Malgré les difficultés, faire face en luttant contre la précarité et la guerre

L’effondrement du bloc de l’est à partir de 1989 affaiblit l’idée même du communisme. Les années sont difficiles mais les jeunes communistes continuent le combat notamment contre la guerre du Golfe, pour des moyens dans l’éducation ou contre le racisme. Une nouvelle structuration en “réseau” n’arrive pas à rattraper la situation et au contraire la complique.

La branche étudiante va tout de même réussir à garder de l’influence sur les universités malgré la période.

Un nouveau souffle pour le mouvement

Les années 2000 voient le MJCF reprendre du souffle et se redéployer sur tout le territoire. Les causes de mobilisations ne manque pas: en 2002 d’abord contre Le Pen, puis contres des successions de réformes libérales : Darcos, CPE, Fillon, loi retraite etc. Le mandat de Sarkozy cristallisent les tensions sociales et quand ils veulent s’exprimer les jeunes trouvent les JC pour leur tendre la main.

Le président suivant mènera lui aussi des réformes libérales combattues dans la rue. A l’offensive aussi pour réclamer de nouveaux droits : sécurité de l’emploi, formation, égalité, etc. A l’international les JC combattent pour la paix et la liberté en Palestine. Renouant avec la tradition de lutte pour la libération des prisonniers politiques avec la figure de Salah Hamouri ou Marwan Barghouti.

La suite de l’histoire tu peux l’écrire avec nous !