32 ans après l’assassinat de Sankara, à bas la Françafrique !

Il y a 32 ans, le 15 octobre 1987, le président Thomas Sankara était assassiné. Le jeune capitaine révolutionnaire avait lancé un processus inédit visant à transformer en profondeur son pays, le Burkina Faso, pour en faire une nation réellement souveraine, émancipée de la tutelle néocoloniale française et des fléaux lui étant associés : pauvreté, sous-développement, corruption, exploitation.

32 ans après cet assassinat, près de 60 ans après les indépendances, l’impérialisme français en Afrique et ses relais locaux – la Françafrique – continuent à représenter l’un des principaux obstacles à la liberté et au développement des peuples du continent. Afin de maintenir sa position diplomatique et militaire et les intérêts de “ses” multinationales, forgés dans le sang de la domination coloniale,  la France cherche à rénover ses outils de domination, dans un contexte de concurrence accrue avec des acteurs extérieurs tels que les Etats-Unis, la Chine ou l’Allemagne.

Sous le masque de la lutte pour la démocratie et la sécurité, les forces armées françaises sont employées afin d’installer ou de maintenir au pouvoir des dirigeants tyranniques et corrompus. Des alliés pour lesquels le gouvernement français va jusqu’à remettre en cause le droit d’asile, comme c’est le cas avec Mohamed Kadamy, menacé d’extradition vers Djibouti.  Le franc CFA continue à être un mécanisme de servitude monétaire et d’extraction des richesses des pays africains et les multinationales françaises exploitent les ressources naturelles et les travailleurs, au seul bénéfice de leurs actionnaires et des oligarchies locales.

Mais partout en Afrique, l’héritage de Thomas Sankara et des militantes et militants anticolonialistes, révolutionnaires et progressistes est bien vivant. La lutte des peuples conteste de façon croissante la persistance du franc CFA, a obtenu la déclassification des archives françaises sur l’assassinat du dirigeant burkinabè, mobilise contre les accords de libre-échange avec l’Union européenne.

En ce jour de commémoration et de mobilisation, le MJCF réaffirme : à bas la Françafrique ! Comme le proclamait Thomas Sanakara, nous savons que “Ceux qui veulent exploiter l’Afrique sont les mêmes qui exploitent l’Europe”. Nous exigeons une rupture avec toutes les politiques néocoloniales, et notamment la fin des accords monétaires et militaires qui les garantissent, le retrait des troupes françaises dans les anciennes colonies et la mise en place de politiques de coopération visant un réel progrès social, dans le respect des souverainetés populaires, des droits des travailleurs et du respect de l’environnement.

« Le système néocolonial tremble quand le peuple devenu maître de sa destinée veut rendre sa justice !»

le Conseil national du MJCF