9 et 10 octobre : “Pas un seul jeune au chômage ! 1 emploi ou 1 formation pour chaque jeune”

Les rentrées scolaire et universitaire ont été marquées par le renoncement à l’égalité. Depuis mars dernier, le gouvernement a fait la promotion d’une soi-disant continuité pédagogique à distance de l’école qui a creusé les inégalités entre les élèves. D’un côté, l’encadrement des élèves à domicile a reposé sur leurs familles et leur équipement, alors que beaucoup de jeunes vivent dans des logements surpeuplés, sans espace pour étudier, ou ont un accès au numérique limité. De l’autre côté, le gouvernement n’a pas mis en place les conditions d’un rattrapage des enseignements à la rentrée, en choisissant de ne pas embaucher massivement et de ne pas créer des petits groupes de remise à niveau dans les classes. Pire, la seule réponse aux risques sanitaires a été le port du masque obligatoire en laissant cette nouvelle dépense à la charge des familles, tout en assumant la saturation des établissements scolaires. 

Cette rentrée scolaire est aussi celle des réformes des baccalauréats et du lycée général, qui ont pour conséquences la fin du groupe de classe, la mise en tension des emplois du temps et la concurrence entre des établissements offrant des enseignements de spécialité différents. Cette désorganisation chaotique de la rentrée est en même temps en contradiction avec l’objectif de non-brassage des élèves quand la réforme multiplie ce brassage. Le confinement a été le prétexte pour accélérer la mise en place du contrôle continu qui rompt l’égalité entre les élèves et crée des diplômes dévalués. La première édition du nouveau baccalauréat ne fera qu’amplifier ces problèmes. La fuite en avant du gouvernement dans la poursuite de la réforme met en cause l’exigence d’éducation de qualité pour tous et toutes. Face à ça, les jeunes communistes sont mobilisés pour défendre la gratuité des formations, y compris du matériel demandé, des transports et des masques, l’embauche massive de personnels, et la même valeur pour le baccalauréat partout comme seule condition d’entrée dans les formations post-bac de notre choix.

La crise économique conduit à l’annonce de centaines de plans de licenciements. Le gouvernement lui-même prévoit près d’un million de licenciements. Le plan de “relance” du gouvernement a pour seul but de relancer la rentabilité du capital, mais il ne permet pas de créer de l’emploi alors que 750 000 jeunes arrivent sur ce marché de l’emploi saturé et que le taux de chômage des jeunes est déjà à 25%. Les jeunes sont les premiers menacés par les licenciements, car ils sont salariés sous les contrats les plus précaires. Les CDD ne sont plus renouvelés et les contrats d’intérim sont interrompus. Au lieu de sécuriser les jeunes, le gouvernement annonce cyniquement “1 jeune, 1 solution”, ce qui consiste à subventionner massivement la création de contrats précaires ou sous-payés. 100 000 services civiques supplémentaires sont annoncés alors qu’ils sont utilisés, en particulier dans le secteur public, pour déguiser de l’emploi et payer les jeunes largement en dessous du SMIC en palliant le sous-investissement structurel dans les services publics. L’Etat subventionne à hauteur de 4000 euros des CDD d’à peine 3 mois sans aucune garantie d’embauches et paie le salaire des apprentis pendant au moins un an, offrant ainsi une main-d’oeuvre gratuite à des grandes entreprises qui versent des records de dividendes à leurs actionnaires. Les entreprises seront intéressées à empocher la prime et à créer des contrats précaires, plutôt que d’embaucher. Ce n’est pourtant pas le rôle l’Etat de financer les profits des entreprises. 

La précarité étudiante augmente dans le même temps. Les frais d’études augmentent de 3% cette année (+8% en 3 ans) alors que 20% des étudiants sont sous le seuil de pauvreté. Quand la moitié des étudiants se salarient pour financer leurs études, la perte de revenus cet été à cause de la situation sanitaire met particulièrement en péril les étudiants. Les bourses sur critères sociaux sont insuffisantes pour vivre dignement, et l’obligation de se salarier pour la plupart des étudiants impacte négativement leurs études : c’est pourquoi un revenu étudiant situé au-dessus du seuil de pauvreté, sortant les étudiants du salariat et financé par une nouvelle branche de la sécurité sociale est nécessaire. Le développement du logement étudiant public et la hausse des investissements dans les CROUS sont également urgents.Les jeunes communistes refusent le plan de renoncement du gouvernement et revendiquent “pas un seul jeune au chômage”. Les 9 et 10 octobre prochains seront l’occasion d’une mobilisation avec le Parti communiste français pour porter cette urgence. Face à l’inaction du gouvernement sur l’aggravation de la situation des jeunes par la crise économique, son refus de financer l’Education nationale et l’Enseignement supérieur à la hauteur des besoins, son obsession à précariser les jeunes travailleurs pour augmenter les profits, les solutions proposées sont notamment : la fin de tous les contrats précaires, des pré-recrutements dans les entreprises publiques et la fonction publique, en particulier dans la santé, l’éducation et les transports; l’interdiction de toute rémunération en dessous du SMIC; l’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans comme filet de sécurité; le revenu étudiant et la semaine de 32h de travail payée 35h pour réduire le chômage.