Déclaration sur la situation en Syrie

La récente offensive djihadiste, lancée fin novembre par l’ancienne branche d’Al-Qaida (HTS) avec le soutien de groupes liés à la Turquie, a conduit à la chute d’Alep, puis de Damas. 

Si ce moment historique marqué par la chute de Bachar al-Assad met fin à  des décennies de dictature, il ne marque pas la fin des tensions en Syrie. 

Loin d’apporter la paix, cet événement ouvre une nouvelle ère d’instabilité pour le pays et la région, rapprochant du pouvoir des forces de régression et d’obscurantisme, profondément contraire aux intérêts des peuples. 

Ces forces ne seraient  pas si puissantes sans le soutien du gouvernement turcs et sans la politique d’ingérence des États-Unis et de leurs alliés, y compris la France, prêts depuis 2011 à armer et financer n’importe quels groupes d’opposition pour faire tomber le régime, sans offrir de solution politique durable. 

Ces événements s’inscrivent également dans un projet plus large : celui d’un Moyen-Orient dans lequel l’ensemble des pays s’aligneraient sur Washington. La pression croissante exercée ces dernières semaines sur Bachar al-Assad par les États-Unis et Israël, notamment à travers les frappes contre le Hezbollah et les forces iraniennes, témoigne de la volonté d’affaiblir toute contradiction à cet ordre hégémonique. Cette stratégie, menée au mépris des droits des peuples, représente une menace supplémentaire pour les peuples kurdes et arméniens.  

La chute de Bachar al-Assad ne peut être synonyme de victoire tant qu’elle ouvre la voie à l’obscurantisme et à de nouvelles ingérences. Le MJCF dénonce avec la plus grande fermeté les politiques impérialistes en Syrie. Plus que jamais, il est urgent de défendre une Syrie libre, souveraine et en paix, où les droits des peuples sont respectés et protégés.

Nous exprimons notre soutien indéfectible au peuple syrien, ainsi qu’aux peuples kurdes et arméniens, qui ont payé le prix fort dans leur combat contre Daech et continuent de défendre un projet révolutionnaire qui rompt avec l’obscurantisme et la dictature. Nous réaffirmons que leur lutte est la nôtre, face aux forces réactionnaires et aux ingérences étrangères qui menacent de détruire toute perspective d’avenir pour les peuples de Syrie.

Fidèle à notre engagement pour la paix et la souveraineté des peuples, nous appelons à une solution politique négociée en Syrie sous l’égide de l’ONU, impliquant tous les acteurs locaux et régionaux, y compris les kurdes et les arméniens.