EVARS : l’éducation est notre meilleure arme contre les violences sexistes et sexuelles !

Le Conseil Supérieur de l’Education vient d’adopter un nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS). Le MJCF se félicite de cette avancée, qui devra permettre aux élèves de la maternelle au lycée de s’approprier les notions de consentement, de respect de soi et des autres, de lutte contre les stéréotypes sexistes, de marchandisation du corps à travers le système prostitueur ou l’industrie pornographique.

Cependant, il ne suffira pas d’inscrire l’EVARS dans les programmes scolaires pour garantir son application. La loi qui a rendu obligatoire les 3 séances d’éducation à la vie affective et sexuelle date de 2001, et pourtant seules 15% d’entre elles sont effectivement réalisées. En l’absence de moyens pour recruter, former et accompagner les professionnels qui dispensent cet enseignement, ce nouveau programme risque de n’être qu’une promesse sans lendemain du gouvernement.

Comment prétendre vouloir faire de l’EVARS une priorité quand on met en place une politique d’austérité budgétaire dans l’éducation nationale, et que le nombre de postes de professeurs diminue ?

Nous condamnons toutes les attaques de la droite et de l’extrême droite vis-à-vis de l’EVARS, des parlementaires qui tentent d’en affaiblir le contenu aux associations de parents d’élèves qui menacent les enseignants et incitent à retirer les enfants des classes. 

Des reculs ont déjà eu lieu lors des phases préliminaires de concertation. Par exemple, alors que ce programme a été validé scientifiquement par des professionnels en sciences de l’éducation, avec l’objectif de découvrir progressivement le corps pour aller vers l’éducation à la sexualité au collège, des pressions ont été exercées pour retirer la mention des organes génitaux sur les planches destinées aux élèves de primaire. 

De plus, les jours et horaires des séances devront être communiqués en amont aux parents. Pourquoi cette obligation, qui n’existe pour aucune autre matière, si ce n’est pour permettre aux parents de garder leur enfant à la maison ce jour là ? Dans l’enseignement public comme dans l’enseignement privé sous contrat, toute forme d’entrave à l’éducation est intolérable et doit être condamnée. 

Ainsi, nous appelons les directions d’établissements scolaires à s’assurer de la mise en place de ces séances et de l’assiduité de l’ensemble des élèves à celles-ci, et à soutenir les équipes enseignantes face aux attaques qu’elles pourraient subir pour avoir suivi les programmes scolaires. 

Les groupes de pressions et associations religieuses n’ont aucune légitimité à s’immiscer dans ces programmes. La laïcité, c’est aussi ça. 

De même, les rumeurs, mensonges et désinformations de la droite et de l’extrême droite relayés par certains médias complaisants doivent être combattues. Elles relèvent d’une panique morale, qui vise à faire peur aux parents d’élèves pour masquer leur refus d’un apprentissage de l’égalité à l’école. 

Il n’est jamais trop tôt pour parler d’égalité, de consentement. Ceux qui combattent ces trois séances se font les complices des violences perpétrées dans la société. Dans une classe de 30 élèves, en moyenne, 3 enfants sont victimes d’inceste d’après la CIIVISE.

Partout en France, le MJCF sera présent auprès des lycéennes et des lycéennes pour obtenir la mise en place réelle des séances d’éducation à la vie affective et sexuelle. Nous voulons des moyens et une réelle volonté politique pour l’EVARS, clé de voûte de la lutte contre les discriminations de genre et les violences sexistes et sexuelles.