Fin du bac : zéro pointé pour la réforme
Ce vendredi s’achèvent les épreuves du baccalauréat 2023, première édition entièrement organisée dans les conditions de la réforme Jean-Michel Blanquer, engagée depuis 2018.
Pourtant, pour certain·e·s élèves, l’année est terminée depuis le mois d’avril, lorsque les résultats des épreuves de spécialités de mars derniers sont tombés, définissant 75% de leur note totale du bac, et donnant lieu à du stress supplémentaire, voire de la résignation vis-à-vis du Grand oral de ces deux dernières semaines. Ce remaniement du calendrier scolaire favorise l’absentéisme des élèves et oblige certain.e.s professeure.s à délaisser les autres classes, pour faire passer des épreuves ou corriger les copies. Nous déplorions déjà la baisse du temps scolaire due au manque de remplacement lors de l’absence d’un·e professeur·e en temps normal ; cette réforme vient accentuer cette perte, qui peut être compensée pour les élèves bénéficiant d’une aide extérieure à leur temps scolaire. De plus, ce sont les élèves les moins favorisé·e·s qui restent, une nouvelle fois, sur le banc de touche.
De ce fait, l’heure est à la hausse des inégalités, déjà creusées par la répartition géographique des spécialités dans les établissements, contraignant les élèves à intégrer des lycées loin de chez eux, ou, faute de moyens, à y renoncer. De même, les inégalités socio-spatiales sont induites par la fin d’un diplôme cadré nationalement, et désormais dépendant de l’établissement. Ainsi, entre deux lycées, une même note n’aura pas la même valeur, puisqu’elle repose sur le crédit de l’établissement en question.
Pour en finir avec les inégalités au sein de l’Éducation nationale, le MJCF revendique le retour à un baccalauréat issu d’un contrôle terminal national, la fin du contrôle continu et des spécialités, le retour à un tronc commun fort et de la sélection par Parcoursup.
Le MJCF revendique plus de moyens pour l’Éducation nationale, afin de permettre l’embauche de personnel et l’ouverture de plus de classes.