Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes : l’éducation féministe, maintenant !

Le 25 novembre 2024, à l’occasion de la journée internationale contre les violences sexistes et sexuelles, le MJCF appelle à manifester dans toute la France. Pour se rappeler des victimes de ces violences, pour les dénoncer, partout et tout le temps, et pour défendre une réelle politique de prévention, d’accompagnement et de réparation. 

Chaque jour, en France, trois femmes sont victimes de féminicide ou de tentative de féminicide. En 2024, 122 femmes sont mortes sous les coups de leur compagnon ou ex-compagnon et 230 000 femmes majeures ont déclaré avoir subi des violences sexistes et sexuelles : c’est l’équivalent de la population d’une ville comme Lille. 

Les violences sexistes et sexuelles frappent partout, dans tous les milieux sociaux. Au sein des foyers comme des entreprises. Au travail, les agressions et le harcèlement sexuel touchent principalement les salariées en statut précaire (CDD et intérim), jeunes, travailleuses de nuit ou hébergées hors de leur domicile. 

Ce continuum de violences trouve son apogée dans les systèmes prostitueurs et pornographiques, qui continuent à jouir d’une impunité frappante leur permettant d’exploiter des femmes toujours plus jeunes et toujours plus vulnérables. 

Dans l’enceinte pourtant censée être protectrice des écoles publiques, les stéréotypes de genre continuent de forger l’esprit des jeunes. La première introduction à la sexualité passe trop souvent par la consultation de sites pornographiques, véhicules des pires stéréotypes sexistes et racistes. Ce n’est pas la vision de l’éducation à la sexualité du MJCF : nous exigeons l’application stricte de la loi du 4 juillet 2001, qui prévoit une information et une éducation à la vie affective et sexuelle à raison d’au moins trois séances annuelles et par groupes d’âge homogène. Ces trois séances sont un premier pas vers une sexualité saine et respectueuse des désirs de chacun.e. L’école, antichambre des sociétés démocratiques, doit s’affirmer comme un lieu préparant l’émancipation de tou.te.s et de chacun.e et permettant de s’affranchir des normes patriarcales, encore omniprésentes. 

L’échec des politiques précédentes censées s’attaquer aux violences sexistes nous oblige. Les discours et les postures ne suffisent pas : il faut se donner les moyens d’agir. Face à l’urgence que représentent les violences sexistes et sexuelles, le MJCF revendique notamment : 

  • La tenue effective des trois séances annuelles d’éducation à la vie affective et sexuelle prévues par la loi 
  • Un réel investissement de la part de l’État dans la prévention des violences sexistes et sexuelles et l’accompagnement des victimes, chiffré à 3 milliards d’euros par an par les associations de protection des droits des femmes
  • La hausse des moyens mis au service d’une réelle et effective politique abolitionniste de la prostitution, de la pornographie et de la GPA, aboutissements d’un continuum de violences commises à l’encontre des femmes 

Le 25 novembre, partout en France, le MJCF appelle à  manifester. Parce que la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, c’est urgent, c’est tout le temps, c’est important.