Qui sont les prisonniers politiques palestiniens ?

Depuis l’accord de cessez-le-feu du 15 janvier dernier, on entend beaucoup parler d’échanges d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens. Certains cristallisent particulièrement l’attention : les prisonniers politiques.

Il n’existe pas de définition juridique de ce qu’est un prisonnier politique. Mais on le définit généralement comme un individu détenu en raison de ses opinions politiques ou de son engagement, par exemple contre un pouvoir en place. Dans de nombreux cas, cette détention se fait arbitrairement, sans procès équitable et dans des conditions violentes.

Le gouvernement israélien a particulièrement recours aux emprisonnements politiques. C’est un moyen pour lui de briser toute opposition à sa politique de colonisation des territoires palestiniens. La procédure de « détention administrative » permet même à l’armée israélienne de détenir des Palestiniens indéfiniment et sans procès.

Depuis le 7 octobre, les conditions de détention se sont considérablement aggravées. En 2024, un rapport de l’ONU faisait état de nombreux témoignages de tortures commis par l’armée israélienne.

Aujourd’hui, on estime à environ 10 400 le nombre de prisonniers politiques détenus par Israël, dont plus de 3300 « détenus administratifs ». Près de 320 ont moins de 18 ans.

Marwan Barghouti est particulièrement ciblé par Israël. Emprisonné depuis 2002, condamné à 5 peines de perpétuité, il subit régulièrement violences et tortures. Et pour cause : parlementaire et défenseur historique d’une solution à deux États, le « Mandela palestinien » est une figure extrêmement populaire dans l’opinion publique palestinienne. De fait, il est la seule voix en mesure de rassembler l’ensemble des Palestiniens vers une solution politique du conflit.

Plus que jamais, la libération de Marwan Barghouti et des prisonniers politiques palestiniens est un enjeu majeur pour la construction d’une paix juste et durable.