Reconnaissance de l’État de Palestine : une victoire, un point d’appui, une responsabilité

La France vient de reconnaître officiellement l’Etat de Palestine. Loin d’être une initiative présidentielle, cette reconnaissance a été imposée à Emmanuel Macron. Elle met fin à 36 ans d’attente du peuple palestinien après la promesse faite par la France en 1989, et à 11 ans de déni démocratique majeur, depuis le vote de l’Assemblée Nationale en 2014. 

La pression populaire et internationale en réaction au génocide en cours à Gaza et au processus de colonisation en Cisjordanie vient d’obliger plusieurs pays, dont des membres éminents de l’OTAN, à reconnaître de jure les droits nationaux du peuple palestinien. Le soutien inconditionnel à Israël, jusqu’à la négation de l’Etat de Palestine, n’est plus l’apanage que d’une extrême minorité des vassaux états-uniens. 

Le torrent d’insultes déversé par les diplomaties israélienne et américaine face à cette avancée confirme, s’il en était besoin, la victoire que représente cette décision pour le camp anti-impérialiste.

Cette première victoire en appelle d’autres. L’urgence reste de mettre un terme au génocide en cours à Gaza, à la colonisation en Cisjordanie et au projet de Trump Riviera à Gaza. La reconnaissance de l’Etat impose des actes pour faire respecter l’intégrité du peuple palestinien et des frontières de son Etat. La France doit enfin mettre un terme aux livraisons d’armes et de composants à Israël. Des sanctions doivent être prises, à commencer par la suspension de l’accord UE-Israël et l’application des mandats d’arrêts de la CPI. La France doit peser pour faire respecter le droit international, en particulier le droit humanitaire, pour mettre un terme à la famine. Elle doit prendre sa part de l’effort humanitaire d’urgence en matière sanitaire, sociale et alimentaire. 

La reconnaissance de l’Etat ouvre la voie à des coopérations diplomatiques, économiques et politiques avec l’Etat Palestinien. La France doit exiger la libération des prisonniers politiques. Depuis des années, Israël travaille à désagréger la société palestinienne en enfermant tous les dirigeants politiques, associatifs, syndicaux. C’est bien à ces femmes et à ces hommes qu’il incombe de construire un Etat palestinien effectif. 

Les collectivités territoriales, notamment à majorité communiste, ont été pionnières dans ces partenariats, avant même la reconnaissance. L’Etat doit s’appuyer sur ces expériences pour construire une relation nouvelle, d’égal à égal avec l’Etat palestinien. La répression menée par l’ancien Ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau envers les collectivités territoriales qui ont pavoisé aux couleurs de la Palestine ne démontre qu’une chose: le chef de l’Etat a reculé sous la pression populaire, seule la pression populaire amènera de nouvelles victoires. La lutte continue !