Affaire Avenir Lycéen : Jean-Michel Blanquer doit démissionner

Le journal Libération a révélé samedi l’implication de l’entourage du ministre de l’Éducation nationale dans la création d’une structure lycéenne favorable au gouvernement. Nommée “Avenir Lycéen”, cette structure a été créée en 2018 en pleine mobilisation lycéenne contre Parcoursup et les réformes du lycée. L’ancien directeur général du ministère (DGESCO) est en particulier lié aux responsables de ce syndicat lycéen et entraîné des liens étroits avec ses membres. Par ailleurs, le journal Libération fait état de pressions subies par des élu.e.s lycéennes et lycéens de la part de plusieurs rectorats (rédaction de communiqués de presse en faveur du gouvernement, envois de SMS…). Quelques semaines auparavant, le journal Mediapart avait révélé le détournement de subventions publiques accordées par le ministère à “Avenir lycéen”. Le Mouvement Jeunes Communistes de France, particulièrement mobilisé contre les réformes Blanquer depuis 2018, dénonce ces pratiques anti-démocratiques et autoritaires du ministre dont certains de nos propres militants en ont payé les frais.

Décidément, ce gouvernement a un vrai problème avec sa jeunesse. 

Jean-Michel Blanquer et ses subordonnés ont manifestement manipulé des lycéens et des lycéennes en créant de toutes pièces une organisation lycéenne pour promouvoir la communication du ministère. Il ne s’agit pas seulement d’un scandale de détournement d’argent public, mais il s’agit d’une vraie affaire d’Etat dans laquelle un ministre corrompt des jeunes pour contrer l’expression libre du mouvement lycéen.

Rappelons que les lycéens se sont massivement opposés en 2018 à la mise en place de Parcoursup et de la sélection à l’entrée de l’enseignement supérieur, en 2018 et en 2019 aux réformes des lycées et des baccalauréat. Lors de cette dernière mobilisation les lycéen·ne·s dénonçaient la suppression de la valeur nationale du baccalauréat avec la mise en place d’un contrôle continu inégal, et s’opposaient aux disparités et aux parcours individualisés de spécialités mettant en concurrence établissements et élèves. La récente mobilisation lycéenne pour de bonnes conditions sanitaires a montré les problèmes posés par la disparition du groupe classe qui impose le brassage des élèves, et elle a démontré la gravité du désinvestissement chronique dans l’éducation nationale.

Depuis trois ans, chaque mobilisation lycéenne a fait face à une répression politique féroce et une stratégie de violence systématique inédite du ministre Jean-Michel Blanquer. Les lycéens et lycéennes mobilisées au cours du mandat du ministre ont subi systématiquement, à la porte de leur établissement et dans la rue, gaz lacrymogènes, coups de matraques, gardes-à-vue punitives, mesures disciplinaires, parcages dans des bus et des entrepôts pendant des heures sans contact avec leurs parents, humiliations corporelles et punitions collectives, jusqu’au sommet de l’horreur à Mantes-la-Jolie en 2018. Cette répression violente s’est aussi manifestée ces dernières semaines. Pour écraser le mouvement lycéen, le ministre n’a pas hésité à recourir à la violence contre des mineurs à de nombreuses reprises.

Quelle légitimité ont ces réformes Blanquer refusées à la fois par le mouvement lycéen, les personnels de l’éducation nationale et leurs organisations syndicales, imposées par la répression violente et la manipulation avec un instrument de communication comme “Avenir Lycéen” ? 

Le Mouvement Jeunes Communistes de France exige l’abrogation des réformes de Jean-Michel Blanquer. Aujourd’hui, Jean-Michel Blanquer a perdu toute légitimité et doit démissionner. Nous demandons également une enquête parlementaire afin de mettre à jour la vérité sur la répression du mouvement lycéen de 2017 à 2020 et la chaîne de décisions sur la création et l’instrumentalisation d’Avenir Lycéen. Dans les prochains jours, nous travaillerons à des propositions permettant de faire vivre réellement la démocratie sur les lieux d’études, à contrario du simulacre organisé par l’état.