Allocution du Président: Rien de nouveau sous le soleil de Juillet

Lundi soir, Emmanuel Macron a prononcé une allocution sur la situation sanitaire. Dans un contexte de reprise de l’épidémie et de montée d’une quatrième vague dès cet été, le Président a annoncé de nouvelles mesures restrictives. 

Les annonces sur la question de la vaccination des soignants et de l’extension du dispositif de pass sanitaire étaient attendues par de nombreux professionnels et scientifiques, et semblent répondre aux enjeux actuels.

Cependant, une fois de plus, le Président est passé à côté des enjeux sociaux de la crise, particulièrement sur la jeunesse. 

Alors que la crise a montré la nécessité d’un service public de santé efficace et accessible à toutes et tous, l’annonce du déremboursement des tests PCR dès la rentrée est un très mauvais signal envoyé. 

Le Président s’est également exprimé sur la réforme des retraites et celle de l’assurance chômage. « Il faudra aller vers plus de simplicité pour plus de justice » a-t-il dit au sujet des retraites. La simplicité, ce n’est pas la casse des droits et des conquêtes sociales. Au vu de la crise sociale, le retour d’une réforme rejetée massivement par les français amenant à une mise en concurrence des travailleuses et des travailleurs est particulièrement abjecte. Pourtant, des solutions de progrès existent pour améliorer le système actuel, comme la taxation des revenus financiers, l’application réelle de l’égalité femme-homme, ou la suppression des exonérations de cotisations sociales. 

Quant à l’assurance chômage, Emmanuel Macron a utilisé la fameuse rhétorique libérale de culpabilisation des chômeurs : « En France, on doit toujours bien mieux gagner sa vie en travaillant qu’en restant chez soi. » Comme si le chômage était un choix ! Au contraire, le chômage est une conséquence du système économique capitaliste, préférant la rentabilité à court terme  à la réponse concrète aux besoins et aspirations des jeunes. 

Aussi, la promesse d’un “revenu d’engagement” dont les contours ne sont pas encore définis laisse planer le risque d’un énième dispositif spécifique aux jeunes justifiant de faibles rémunérations. Qu’il s’agisse de fusion de dispositifs existants ou de la création d’un nouveau, cela ne correspond pas aux besoins et aspirations d’une jeunesse durement touchée par la crise. 

Les jeunes n’ont ni besoin de nouveaux contrats précaires, ni de travailler jusqu’à 65 ans, ni de voir leurs indemnisations chômage baisser. 

Au contraire, la période a montré la nécessité pour la jeunesse d’avoir accès à des formations de qualité permettant d’accéder à un travail émancipateur et sécurisé. Pour se faire, ce sont des milliers de postes qui doivent être créés dans le service public en commençant par l’éducation et la santé.   Mais aussi des mécanismes de garanties à l’embauche des jeunes à la fin de leurs études, notamment en conditionnant les aides publiques aux entreprises  à l’embauche en cdi et à la formation des jeunes. 

Une fois de plus, les annonces ne sont pas à la hauteur de l’urgence de la situation.

Le MJCF continuera tout cet été à faire vivre la solidarité pour permettre l’accès au sport et à la culture et sera présent dès la rentrée au plus près de la jeunesse pour faire connaître et gagner des revendications répondant aux besoins et aspirations des jeunes.