Au Chili, le NON à la réforme de la constitution l’emporte

Le vote est sans appel : 62% des Chiliens ont voté dimanche le refus de la nouvelle constitution. C’est un coup important porté à toutes les forces progressistes et au mouvement social Chilien.

Une vague pourtant massive avait porté à 80% le vote par référendum en 2020 pour l’idée d’une réforme constitutionnelle, afin de remplacer l’actuelle constitution héritée de Pinochet. Ce même mouvement a participé à l’élection de l’actuel président Gabriel Boric, dans le cadre d’une coalition regroupant de nombreuses forces progressistes, et dans laquelle le Parti Communiste tient une place importante.

Ce résultat est la preuve que la droite et l’extrême droite chilienne demeurent puissants, organisés et bien décidés à bloquer toute tentative de progrès social au Chili. Craignant de perdre leurs privilèges ainsi que leur mainmise sur les ressources naturelles, ils ont mené une campagne de désinformation massive contre les forces de progrès. L’obligation du vote à cette réforme s’est confrontée à une désinformation massive de la part des forces conservatrices, majoritairement détentrices des médias.

Un des éléments ayant attisé les plus grandes craintes demeure la création d’un Etat “plurinational et interculturel interprété souvent comme prélude à un pays divisé avec des droits différents pour les peuples autochtones. Mais c’est surtout la désinformation autour d’une prétendue disparition de la propriété privée qui a fait peur à une partie de la population, alors que le projet voulait en priorité protéger l’accès à l’eau potable comme un droit inaliénable alors que l’eau est privatisée et que la sécheresse pose d’importants problèmes.

En résumé, si le peuple Chilien a montré son attachement au changement de la constitution et à la démocratie, c’est la proposition actuelle qui a été rejetée. 

Malgré ces résultats, le projet de réforme de la constitution n’est pas abandonné, comme l’a confirmé dès lundi le président Boric : “je m’engage à faire tous les efforts possibles pour construire, en collaboration avec le Congrès et la société civile, un nouvel itinéraire constituant qui nous livrera un texte qui, en récupérant le message du processus, réussira à interpréter une ample majorité citoyenne”. La lutte des communistes et des progressistes au Chili reste difficile, dans un pays encore très conservateur, sorti il n’y a que quelques années de la dictature de Pinochet. Mais les fortes aspirations démocratiques du peuple chilien laissent espérer des changements à venir porteur de progrès social et de justice.

Le MJCF félicite la campagne du OUI à la réforme, ainsi que le travail effectué par les forces progressistes chiliennes. 

Le MJCF apporte tout son soutien aux camarades du Parti Communiste Chilien et de la Jeunesse Communiste Chilienne qui continueront de mener la lutte pour une nouvelle constitution de progrès social et de justice fiscale, respectant les droits humains et la planète.