Classement PISA 2018 La France championne du monde des inégalités

Les résultats de l’enquête PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) de 2018 viennent d’être publiés. Ce programme regroupant les 36 pays membres de l’OCDE ainsi que d’autres pays partenaires vise à mesurer les performances scolaires des élèves, mais aussi le poids des origines sociales dans celles-ci.

Si la France se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE concernant les résultats scolaires, c’est bien au regard des inégalités sociales que l’école française fait figure de dernier de la classe.

La France est le pays du classement où les origines sociales sont les plus corrélées aux résultats scolaires, les difficultés sociales venant s’ajouter et renforcer les difficultés scolaires. Autre point du rapport, la France est épinglée comme étant un des pays où les écarts entre établissements sont les plus nombreux. On observe notamment au lycée une polarisation des jeunes en fonction de leurs origines sociales. Toujours dans le secondaire, la France est le pays où les difficultés à se procurer le matériel scolaire adéquat empêche les lycéens de réussir leurs études.

Tous ces chiffres ont des conséquences bien concrètes sur les capacités de la jeunesse à se projeter vers l’avenir. Les jeunes issus des catégories socio professionnelles les plus défavorisées sont ceux qui ont le plus de mal à envisager de continuer leurs études après un baccalauréat.

Ces chiffres sont le résultat de politiques libérales en faveur des plus riches et qui creusent massivement les inégalités.Ces constats alarmants appellent des réponses politiques fortes et volontaristes de la part du gouvernement. Malheureusement, les politiques éducatives actuelles vont à l’encontre d’une telle ambition. Outre la baisse du nombre de postes dans le secondaire, la réforme du baccalauréat général va venir renforcer les discriminations sociales entre établissements, en détruisant la valeur nationale du diplôme. Il en est de même pour la réforme du baccalauréat professionnel qui vise à spécialiser toujours plus les jeunes en supprimant des heures d’enseignements généraux. Tous ces éléments ne vont faire que renforcer les prédispositions sociales dans les parcours scolaires.

Le MJCF appelle le gouvernement à tenir compte d’urgence de la situation exprimée par le dernier rapport PISA. Le MJCF continuera son combat pour faire connaître des solutions simples et radicales permettant d’enrayer la spirale inégalitaire actuelle, en revendiquant l’abandon des dernières réformes du baccalauréat, la gratuité totale du matériel scolaire ainsi qu’une campagne de recrutement massive des professeurs du primaire et du secondaire.