Confinement : le gouvernement nous fait payer le prix de son incompétence

Hier soir, le président de la République s’est exprimé devant la nation afin d’annoncer les nouvelles mesures de lutte contre la seconde vague de Coronavirus.

Avant de lister les nouvelles restrictions, le Président s’est livré à une tentative de réhabilitation de sa gestion de la crise que nous traversons depuis maintenant 8 mois. Selon lui, les mesures mises en place par son gouvernement étaient suffisantes, malgré les avertissements déjà nombreux des acteurs du secteur hospitalier. Alors que 100 000 lits en réanimation ont été fermés les 20 dernières années, seuls 1000 lits ont été ouverts depuis le début de la crise. 

Le Président s’est dit « surpris par l’accélération soudaine  de la seconde vague ». Pourtant, depuis des années, les syndicats du secteur hospitaliers ont alerté les gouvernements successifs sur l’état déplorable de l’hôpital public en France. Ces derniers mois, ceux-ci ont tiré la sonnette d’alarme sur l’impréparation du gouvernement à une seconde vague, pour laquelle rien n’a été entrepris.

Dans un incroyable mépris, Emmanuel, Macron a osé accuser celles et ceux demandant plus de moyens pour l’hôpital, de formuler des critiques irréalistes et inefficaces. Selon le Président, souhaiter vouloir ouvrir plus de lits, c’est souhaiter plus de patients en réanimation. Cette déclaration est une véritable insulte aux personnels hospitaliers mobilisés depuis des mois face à l’épidémie. 

Afin de soulager le personnel soignant soumis à rude épreuve, l’urgence doit être de renforcer les effectifs. Pour cela, il faut non seulement ouvrir massivement les places des formations pour l’avenir, mais surtout embaucher dès maintenant du personnel pour soulager les soignants des tâches simples, mais chronophages qui peuvent être effectuées sans qualification particulière. Et pour cela, il ne manque pas de jeunes sans qualification en recherche d’emploi qui seraient très heureux de retrouver un emploi utile qui pourrait ensuite déboucher sur des formations diplômantes. Les annonces faites par le Président l’ont confirmé : la population va encore une fois faire les frais de l’impréparation du gouvernement, avec l’instauration d’un confinement dont on peine à saisir la logique et la cohérence.

Si la volonté de maintenir les établissements scolaires ouverts est parfaitement légitime, on ne peut que s’interroger sur le nouveau protocole sanitaire qui sera proposé. En effet, en l’absence de recrutements massifs d’enseignants et d’enseignantes, afin de dédoubler les classes, il sera impossible de garantir les gestes sanitaires tout en maintenant un enseignement de qualité.

Aussi, la fermeture des universités apparaît comme un échec du gouvernement, celui-ci ayant refusé de mettre tous les moyens nécessaires afin d’assurer la tenue de cours dans le respect des distanciations sociales.

Mais l’annonce la plus incompréhensible du gouvernement concerne les entreprises : malgré de timides incitations au télétravail, Emmanuel Macron impose des restrictions aux Français mais se refuse à en imposer aux patrons. Les travailleuses et travailleurs seront donc soumis à l’arbitraire de leurs employeurs quant à une présence effective sur leur lieu de travail.

Le Président a dit vouloir faire passer la « vie d’abord ». En réalité, c’est uniquement l’économie qui est privilégiée ici. La vie sociale et culturelle des Françaises et français se retrouvant totalement confinée, limitée aux seules études et au travail.

Ce confinement risque d’accentuer encore plus la précarité des personnes les plus fragiles : les chômeuses, chômeurs et retraité.e.s sont sommés de rester chez eux tandis que les plus fragiles sont priés de s’en remettre à la solidarité des associations et non de l’État, en l’absence de réelles mesures compensatoires concernant la pauvreté.

Si « cette période est révélatrice » de quelque chose comme l’a dit le Président, c’est bien de l’incompétence de ce gouvernement, qui, prisonnier de ces dogmes libéraux, a limité son action au versement de milliards d’euros aux entreprises sans jamais investir  dans les services publics.