Confinement, un exécutif irresponsable et cynique

Une semaine après le début du confinement partiel décrété par le gouvernement, la priorité n’est toujours pas mise dans le sauvetage des vies. Le flou des consignes de l’exécutif, guère éclairci par l’intervention d’Édouard Philippe hier soir est incompréhensible. Comment justifier la limitation des sorties quand des millions de salarié·e·s de secteurs non essentiels voient leur santé laissée au bon vouloir de leur patron ?

Pour la seconde fois, le gouvernement a également mis à profit l’épidémie pour attaquer les droits sociaux. Après l’utilisation de l’article 49-3 lors d’un conseil des ministres extraordinaire pour imposer sa réforme des retraites, l’exécutif a profité d’une loi instaurant un état d’urgence sanitaire pour se faire autoriser à diminuer la protection des salarié·e·s par ordonnances, sans apporter de réponses sur le moment où ces mesures exceptionnelles prendront fin. Le cynisme de l’exécutif ne semble connaître aucune limite. Sous prétexte d’une future relance économique à la suite d’une crise sanitaire dont on ne connaît pas encore la fin, les même vieilles recettes libérales seront appliquées. 

Difficile pourtant d’attribuer les difficultés économiques actuelles à un temps de travail hebdomadaire qui serait trop court !

Ces approches économiques libérales montrent pourtant aujourd’hui leur limite. En temps de crise, ce sont les services publics qui sont en première ligne.  La légitimité des revendications des hospitaliers, ignorées depuis plus d’un an, vient d’éclater au grand jour. 

L’urgence c’est de sauver des vies.

L’après peut cependant être pensé. Notamment pour les jeunes qui risquent d’être une nouvelle fois la variable d’ajustement du marché de l’emploi. L’abaissement des droits ou la multiplication des dérogations ne résoudra rien pour elles et eux si ce n’est les plonger un peu plus dans la misère. 

Le Mouvement jeunes communistes de France appelle le gouvernement à prendre dès à présent des mesures pour l’emploi des jeunes. Nous réclamons la suppression des nouvelles règles de calcul des droits au chômage, l’ouverture de tous les minimas sociaux dès 18 ans, l’interdiction des discriminations à l’embauche liées à l’expérience, la fin des contrats précaires ainsi qu’une hausse générale des salaires et notamment du SMIC. C’est en redonnant aux travailleuses et aux travailleurs le fruit de leur travail que l’économie redémarrera, pas en augmentant les profits d’actionnaires irresponsables.