Coupes des financements de l’UNRWA : menace supplémentaire sur le peuple palestinien

Ces derniers jours, 17 pays ont suspendu leurs versements à l’agence de l’ONU en charge de l’aide aux réfugiés palestiniens au Proche-Orient : l’UNRWA, qui apporte assistance et protection aux civils palestiniens dans la bande de Gaza.

En cause, des accusations d’Israël sur « l’implication supposée de plusieurs de ses employés » dans l’attaque du Hamas, le 7 octobre 2023. Le chef de l’agence, Philippe Lazzarini a déclaré en réponse que : « Pour protéger les capacités de l’agence à délivrer de l’aide humanitaire, j’ai décidé de résilier immédiatement les contrats de ces membres du personnel et d’ouvrir une enquête ».

Malgré cela, les financeurs les plus importants de l’agence, comme les États-Unis, le Canada, le Japon, ​l’Italie, le Royaume-Uni ou l’Allemagne, par exemple, ont annoncé suspendre leurs financements. 

Le Quai d’Orsay a quant à lui indiqué que « La France n’a pas prévu de nouveau versement au premier semestre 2024 et décidera le moment venu de la conduite à tenir en lien avec les Nations unies et les principaux donateurs […] ».

Alors qu’aucun cessez-le-feu n’a été mis en place et que la situation humanitaire ne cesse de s’aggraver à Gaza, ces décisions sont inconsidérées au regard de l’importance de l’UNRWA dans la région. L’agence de l’ONU emploie 30 000 agents, dont 13 000 rien qu’à Gaza, 153 d’entre eux ont été tués par l’armée Israélienne depuis le 7 octobre. 

Sur place, l’agence de l’ONU incarne les dernières formes de services vitaux qui peinent grandement à rester fonctionnelles. Si ces financements ne sont pas dégelés rapidement, les opérations de l’UNRWA seront interrompues, faute d’argent, à partir de la fin février. Cela condamnerait tous les Gazaouis à perdre leur accès déjà critique aux besoins de première nécessité,mais condamnerait aussi tous les Palestiniens vivant dans des camps de réfugiés, en Cisjordanie, en Jordanie, au Liban et en Syrie, soit 60 % d’entre eux, à perdre leur accès à la santé, l’éducation, l’aide humanitaire et aux services sociaux.A titre d’exemple, en 2023, ce sont plus d’1,8 millions de palestiniens qui ont pu recevoir une aide alimentaire d’urgence, et plus 7 millions de palestiniens qui ont pu recevoir des soins médicaux grâce à l’agence.

Ne réitérons pas l’erreur de Donald Trump, qui, en 2018, avait déjà considérablement réduit les financements des États-Unis à l’UNRWA.

Le MJCF, dans la continuité de son engagement pour la paix, réaffirme l’urgence d’un cessez-le-feu et de la construction d’une solution de paix. 

Pour ne pas condamner les Palestiniens à se voir priver de leurs besoins vitaux, les financements de l’UNRWA doivent être dégelés et largement augmentés par les grandes puissances, dont la France, pour être à la hauteur de l’urgence humanitaire.