« Deal of the Century » : ni un plan ni une paix

Personne ne nourrissait réellement d’espoirs autour des annonces du fameux « deal of the century » de Donald Trump. Le président américain a démontré à de nombreuses reprises son mépris pour la paix et le droit international. Il a également porté le soutien des États-Unis aux politiques criminelles d’Israël à un niveau jamais vu auparavant. 

Ce qui a été dévoilé hier soir n’est certainement pas le fondement pour une paix juste et durable. La colonisation israélienne est reconnue par les États-Unis, qui permettent ainsi à l’État hébreu d’annexer l’ensemble de la vallée du Jourdain, mais aussi le Golan syrien. Les Palestiniennes et Palestiniens se voient confisquer tout droit sur Jérusalem-Est au profit d’un droit à une capitale « à l’est de Jérusalem ». Un artifice sémantique à peine croyable qui illustre peut-être à lui seul l’insulte à la paix que constitue ce projet. Le droit au retour est enterré. Les conditions pour la reconnaissance d’un État palestinien impliquent que ce futur État reconnaisse même le caractère « juif » d’Israël, validant la politique d’apartheid menée.

Ce qui a été présenté hier soir n’est pas un plan. C’est une opération grotesque de communication de la part d’un président menacé de destitution à un Premier ministre mis en examen pour corruption et qui va vers un troisième scrutin en moins d’un an. 

La carte d’un territoire morcelé relié par des tunnels révélée – sur Twitter ! – par le chef de la première puissance mondiale pourrait presque faire rire dans d’autres circonstances. Les souffrances du peuple palestinien méritent mieux que la bouffonnerie d’hier soir. Aucun plan de paix ne sera possible ou légitime sans l’implication pleine et entière et l’acceptation de celui -ci par les   Palestiniennes et Palestiniens

La diplomatie française s’est une fois de plus affaiblie et humiliée en saluant « les efforts du président Trump ». Quels efforts ? Le rappel du droit international et des prises de position passées, fait du bout des lèvres, ne suffit pas. La France doit agir et porter une réelle voix pour une solution à deux États permettant une paix juste et durable. 

Le Mouvement jeunes communistes de France appelle Emmanuel Macron à fermement condamner les errements de la diplomatie américaine et s’en dissocier clairement. La France doit immédiatement reconnaître l’État de Palestine sur les frontières dites de 1967 avec Jérusalem Est comme capitale et réaffirmer le droit au retour des réfugiés palestiniens.