Elections : Une crise démocratique profonde

Ce dimanche se tenait le premier tour des élections régionales et départementales. Des résultats marqués par une très forte abstention. À l’échelle nationale, seuls 33,9 % des électeurs se sont rendus aux urnes pour aller voter. Dans ce contexte d’abstention sans précédent, nous pouvons tout de même saluer la mobilisation électorale pour soutenir les listes de gauche dont celles soutenues par le PCF qui permettent d’améliorer leur score et leur nombre d’élus. Des élus qui auront à cœur de porter dans les hémicycles les besoins et aspirations des jeunes comme ils l’ont toujours fait.

Si les Françaises et les Français ne se sont pas exprimés dans leur écrasante majorité, celles et ceux qui l’ont fait n’ont pas voté pour le parti présidentiel.

Non seulement, les listes de la République en Marche n’arrivent en tête dans aucune région mais, dans la plupart d’entre elles, elles ne parviennent pas à dépasser les 10%, seuil pour se maintenir au second tour. Premièrement, cela montre le faible ancrage local et populaire du parti d’Emmanuel Macron. Secondement, ces résultats montrent un rejet clair, net et précis de la politique gouvernementale. Dans ce sens, les résultats en Haut de France sont particulièrement frappants : la liste “En marche” présentant trois ministres dont celui des retraites n’a pas dépassé les 10%. Le Gouvernement doit prendre acte de ces résultats et abandonner ses réformes antisociales, particulièrement son projet de réforme des retraites. Les Françaises et les Français ont une nouvelle fois montré qu’ils n’en voulaient pas. 

L’abstention lors de ces élections atteint un seuil jamais observé dans quelconques élections depuis le début de la Vème République. Cette faible participation est symptomatique d’une crise démocratique profonde dans notre pays. 

Cette abstention touche particulièrement les jeunes. En effet, 84% des 18-25 ans ne se sont pas rendus aux urnes. 

Comment peut-on faire mine de s’étonner de cette désertion démocratique de la jeunesse ? En effet, rien n’est fait pour permettre la participation des jeunes aux échéances démocratiques. 

Lorsque ceux-ci se mobilisent lors de luttes sociales pour défendre leur avenir comme lors des mouvements contre la réforme du baccalauréat ou encore Parcoursup, ceux-ci font face à une violence de plus en plus forte, et qui a été systématisée et banalisée par ce gouvernement. 

Rien n’est fait non plus pour faire vivre la démocratie chaque jour dans la vie des jeunes. Au lieu de permettre la démocratisation des lieux d’études, qui permettrait à chaque jeune d’expérimenter la démocratie chaque jour, le gouvernement a choisi de monter un syndicat fantoche afin de court-circuiter les organisations militantes lycéennes. 

Le constat est le même dans les universités, où rien n’est fait pour populariser les élections étudiantes, et où les fonctionnements des différents conseils demeurent obscurs pour la majorité des jeunes. 

Comment enfin demander aux jeunes de participer à la vie démocratique du pays lorsque les jeunes travailleuses et travailleurs subissent chaque jour l’arbitraire patronal ? 

La participation à la vie démocratique ne peut pas être une injonction qui est donnée une fois par an lorsque des élections ont lieu. Elle doit être au cœur de la vie des jeunes, sur leurs lieux d’études, de vie et de travail, ce qui est incompatible avec un système néo-libéral autoritaire. 

Depuis cinq ans, aucune élection n’a permis un sursaut électoral. En s’attaquant aux conquis sociaux, en réprimant les mobilisations sociales, en muselant les débats parlementaires et en entretenant le brouillage politique, le Gouvernement sème le désespoir et prend sa part de responsabilité dans cette crise démocratique. 

Mais plus généralement, cette crise est celle des institutions de la Vème République. Incapable de répondre aux aspirations populaires et démocratiques, faisant de l’élection présidentielle l’élection mère, la Vème République ne peut pas répondre aux aspirations populaires. La pratique présidentialiste du pouvoir concentrant abusivement les pouvoirs dans les mains d’un seul homme vient décrédibiliser les autres échelons démocratiques.

Le MJCF appelle les jeunes à se mobiliser massivement dimanche prochain pour envoyer un carton rouge au Gouvernement. Nous pouvons encore faire élire de nombreux élus communistes dans les départements et régions et permettre à la gauche de l’emporter.

Le MJCF continuera à mettre toute son énergie pour organiser le plus grand nombre de jeunes, en partant de leurs réalités concrètes, et en s’organisant au plus prêt de la jeunesse.  Nous refusons que la politique ne soit porteuse que de désespoir pour la jeunesse.

Les élus présentés par le Parti communiste français défendent par exemple des transports gratuits, publics et accessibles, des établissements scolaires rénovés et bien équipés, des logements étudiants beaucoup plus nombreux, l’accès démocratisé à la culture et au sport, des emplois publics stables et qualifiants, ou encore des aides économiques conditionnées à l’embauche et la formation de jeunes. Voter pour des élus communistes, c’est redonner espoir en la politique et l’assurance d’avoir des élus de terrain combatif qui permettront de mener une politique en rupture avec celles menées par le Gouvernement portant les besoins et aspirations des jeunes.

Dimanche prochain, votons et faisons voter massivement pour les candidats et listes soutenues par le PCF. Si jamais, il n’y a pas de candidats de gauche, nous appelons à battre l’extrême droite.