Face à l’impérialisme, soyons solidaires des mouvements sociaux à travers le monde

Fin 2019, nous observions la résurgence de mouvements sociaux qui ont été brusquement stoppés par la pandémie que nous subissons encore. Ces multiples mouvements populaires à travers le monde,mêlant des exigences de justice sociale, d’égalité et de démocratie, ont subi un revers pendant plusieurs mois de confinement, lors desquels les gouvernements, en plus d’empêcher physiquement les mobilisations, ont profité de la crise pour réprimer et arrêter certains meneurs des contestations.

Toutefois, les conditions qui ont amené à ces révoltes subsistent toujours, voir même s’aggravent: l’augmentation massive du chômage, la diminution des revenus, la dégradation voir l’inexistence d’accès aux soins sont autant de phénomènes qui ont été exacerbés dans cette période. C’est dans ce contexte que les révoltent reprennent peu à peu, en particulier au Liban, en Algérie ou encore au Mali.

Face à ces divers mouvements sociaux, la répression organisée par les bourgeoisies nationales aux abois s’accentuent. En Bolivie, tandis qu’approche les élections et que le parti MAS (Movimiento al Socialismo) est en tête dans les sondages, la présidente Jeanine Añez, instigatrice du coup d’état d’octobre 2019 contre Evo Morales, poursuit le harcèlement judiciaire contre les opposants politiques.

De même qu’en Colombie, la répression du président Ivan Duque a fait 13 morts alors que les manifestant.e.s réclament la fin des violences policières. En Algérie, le Hirak reprend lui aussi sur des revendications similaires dans un contexte de crise économique et sociale. Les manifestants se mobilisent face à la répression policière et judiciaire grandissante et poursuivent le combat pour une transition véritablement démocratique en exigeant le départ du président Tebboun.

Dans toutes ces révoltes populaires, les logiques impérialistes de maintien au pouvoir d’alliés politiques ou bien de gouvernements fantoches se révèlent. C’est le cas en Amérique du Sud où régulièrement, la France a pu, dans le giron des Etats-Unis, apporter son soutien à des personnalités politiques ayant fomenté des coups d’états contre des gouvernements en place et démocratiquement élu.

Cette ingérence se retrouve au Liban où Macron interfère actuellement dans la formation d’un gouvernement d’Union Nationale afin de maintenir les intérêts de la France et faire taire les aspirations populaires des Libanais.e.s. Un comportement au Liban qui recoupe avec l’intervention militaire de la Marine Française au large de la Grèce : une escalade de tension montée en épingle sur fond de vente d’avions de chasse et de frégates, avec un objectif d’étendre la zone d’influence Française en Méditerranée.

Emmanuel Macron ne coupe pas non plus à la tradition Françafricaine. Au Mali, suite au putsch qui a eu lieu cet été, un processus de transition est organisé entre les militaires et la société civile malienne. 

Mais les ingérences diplomatiques de la France et de la CEDEAO ne permettent pas une transition souveraine et stable. La présence de l’armée française, les politiques d’austérité voulue par le FMI sont autant d’élément ayant conduit le Mali dans la situation actuelle.

Le 4 octobre prochain se jouera l’avenir de la Nouvelle-Calédonie avec l’organisation d’un deuxième référendum sur l’indépendance dans l’accord de Nouméa. Nous soutenons le droit à l’autodétermination des peuples. C’est pourquoi dans le cas où le référendum en faveur d’une Nouvelle-Calédonie souveraine et indépendante l’emporte, nous dénoncerons toute entrave à une indépendance économique forte afin ne pas répéter les schémas néo-coloniaux qui sont toujours à l’oeuvre aujourd’hui, notamment dans les anciennes colonies d’Afrique.

A l’approche de la semaine de la Françafrique qui se déroulera du 12 au 18 octobre, le Conseil National du MJCF dénonce le rôle interventionniste de la France, cherchant à faire taire les revendications locales, en particulier au Liban, au Mali et en Algérie. Si ces sujets marquent l’actualité, ils s’inscrivent dans la continuité d’une politique impérialiste et néo coloniale qui a contribué à l’instabilité politique, économique et sociale dans de nombreux pays du continent Africain. 

Nous apportons toute notre solidarité avec l’union de la Jeunesse Démocratique du Liban, ainsi qu’au peuple Libanais, qui, en plus de vivre une des crises économiques et sociales les plus graves de son histoire récente, a été meurtri par l’explosion au port de Beyrouth du 4 août dernier. Par ailleurs, nous soutenons l’initiative du Secours Populaire qui organise actuellement une collecte de don afin d’apporter une aide matérielle d’urgence aux Libanais.e.s.

Nous réaffirmons enfin notre solidarité avec les mouvements visant à faire tomber les bourgeoisies nationales et soutenons les aspirations démocratiques des peuples en lutte.