Face au mépris du gouvernement, il y a urgence pour les transports

Le gouvernement montre à travers ses réponses face à la colère contre la montée des prix des carburants qu’il n’est guère intéressé par le pouvoir d’achat des Français. La hausse des cours du pétrole, majoritairement responsable de cette augmentation, n’est pas à mettre à son crédit. Cependant, la hausse concomitante des taxes est de la seule responsabilité du gouvernement. Cette hausse, justifiée au nom de l’impératif de la réduction des émissions de CO2 et autres polluants, ne peut pas remplir cet objectif.

La hausse des prix des carburants vient directement impacter, parfois fortement, les revenus disponibles, sans permettre réellement de changer les habitudes. Il est déjà moins cher de prendre les transports collectifs urbains plutôt que son véhicule personnel, quand on en a la possibilité. Quant à changer son véhicule personnel pour un véhicule “plus propre”, quand on peine déjà à faire le plein, c’est inenvisageable.

Le gouvernement, par la hausse de ces taxes, opère une ponction injuste qui ne tient pas compte des revenus, et ce alors qu’il mène depuis son élection une politique très favorable aux plus riches. La hausse des taxes sur les carburants n’est pas une mesure écologique. C’est une mesure budgétaire injuste qui vient compenser dans les comptes de l’Etat la suppression de l’ISF, la baisse de l’imposition sur le capital et les cadeaux au patronat.

Les jeunes des milieux les plus délaissés par le transports collectifs se retrouvent au coeur de cette injustice. Souvent,  utiliser la voiture comme mode de déplacement quotidien n’est pas de l’ordre du choix et cela a déjà coûté très cher, entre le prix du permis, l’achat du véhicule, l’assurance, etc. De plus, les jeunes sont bien souvent celles et  ceux qui utilisent les véhicules les plus anciens donc plus polluants, plus consommateurs de carburants, et plus chers en entretien à cause de l’usure. Il est impossible qu’aucune mesure ne soit prise pour assurer un apprentissage public et gratuit du permis de conduire, ni qu’aucune politique industrielle tente de répondre à un nouveau type de production de véhicules plus écologiques, sécurisés et accessibles financièrement.

Pour s’attaquer réellement aux émissions polluantes, le seul prisme des véhicules particuliers ne peut suffire. Non seulement, une part non négligeable du transport ne concerne pas ces véhicules, mais, de plus, le transport n’est pas à lui seul responsable de toutes les émissions de gaz à effet de serre.

Pour faire évoluer les pratiques de transports, il faut encore qu’il existe des alternatives viables. Que ce soit dans les milieux ruraux ou périurbains, dans lesquels aucune offre de transport collectif n’est proposée, ou dans les milieux urbains, où bien souvent les réseaux sont à saturation, le changement de pratique ne passe pas par une hausse des prix des carburants. La récente réforme de la SNCF risque à terme de supprimer des offres de transports collectifs au profit de véhicules particuliers souvent plus polluants. Ceci est d’ailleurs déjà le cas avec le développement des “bus Macron”.

Le Mouvement Jeunes Communistes de France appelle le gouvernement à cesser sa fiscalité injuste. Nous revendiquons également que soit mise en place une véritable politique étatique en faveur des transports collectifs publics sur tous les territoires. Nous appelons enfin le gouvernement à prendre des mesures réellement ambitieuses pour lutter contre le réchauffement climatique.