Grand débat : Macron refuse d’entendre les aspirations populaires

Le bureau derrière lequel le président a choisi de livrer les annonces du grand débat après n’a pas réussi à cacher l’absence de changement au sommet de l’Etat. L’allocution télévisée à cédé la place à la première conférence de presse du président de la République depuis le début du quinquennat.

Comme c’était à prévoir, le Président s’est livré à une énumération des sujets émanants des contributions au “Grand débat”, mais surtout de l’actualité médiatique (écologie, fiscalité, retraites, laïcité, etc.) afin de n’y  apporter que ses propres réponses. Plus qu’un véritable exercice de démocratie participative, le feuilleton du « Grand débat » confirme ainsi sa véritable nature : un cahier doléances, auxquelles le Président s’empresse d’apporter ses arbitrages, sans faire bouger d’un millimètre sa ligne libérale.

Ainsi, par un tour de passe-passe grossier, le Président transforme les revendications de justices sociales exprimées depuis maintenant des mois en véritables attaques contre les plus précaires : retraites par points, réforme fiscale sans s’attaquer aux plus forts revenus, réduction des prestations sociales à un Revenu universel d’activité aux contours encore flous, etc.

Sur l’ISF, le président ne recule pas d’un pouce, annonçant simplement une évaluation en 2020. Il n’y a pour Emmanuel Macron pas d’injustice fiscale, seulement des inégalités de destin. L’occasion pour le Président de rappeler ses engagements en matière d’éducation en oubliant les restrictions budgétaires qu’il impose. Pour les jeunes, il n’a à nouveau que le service national universel à proposer. Pourtant, il n’est pas certain qu’un uniforme bleu marine suffise à satisfaire les aspirations d’une jeunesse méprisée par les différents réformes de l’éducation.

Le mépris Présidentiel semble lui atteindre des sommets lorsque, à rebours de l’image de monarque absolu  qu’il se donne depuis le début du quinquennat, il rejette sur les collectivités territoriales pourtant asphyxiées par les cures d’austérité la responsabilité des politiques de logement et de transports, pourtant parmis les premières préoccupations des couches populaires, en osant déclarer que l’on n’élit pas un président de la République pour des problèmes de logement et de transport. Accusant aussi des quartiers entiers de dérive communautaires et de sécession, le Président a alimenté les thèses d’extrême-droite en dénonçant dans une suite d’amalgame invraisemblable la libre circulation et le droit d’asile, au nom d’un “patriotisme inclusif”qui ressemble fort à un repli identitaire.

Le Mouvement jeunes communiste de France constate le décalage entre le Président et les aspirations populaires. Le refus d’entendre l’expression des besoins populaires est inquiétant et montre la déconnexion d’un Président qui n’en est même pas à la moitié de son mandat. Le MJCF appelle donc à un amplification de la mobilisation contre les politiques menées par le Président, et particulièrement concernant les contre-réformes de l’éducation, tant il apparaît évident que ce “Grand débat” n’aura servi qu’à cautionner les pires régressions sociales de ce gouvernement. Nous mobiliserons les jeunes partout sur le territoire afin de faire des journées du 1er et du 9 Mai des réussites et apporter à Emmanuel Macron la réponse qu’il mérite à l’exercice de mépris auquel il vient de se livrer.