Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes

Une situation catastrophique qui ne s’améliore pas.

Depuis le début de l’année 2023, le  collectif des féminicides par compagnons ou ex comptabilise 95 féminicides. 95 femmes qui ont été tuées en raison de leur genre. D’après l’Observatoire des Violences faites aux Femmes, en moyenne 94 000 femmes majeures par an sont victimes de viol ou de tentative de viol. 

Ces chiffres, probablement sous-estimés, témoignent d’une situation qui est insoutenable et qui ne s’améliore pas.  Emmanuel Macron prétend avoir fait de la lutte contre les violences faites aux femmes une « grande cause » de ses deux quinquennats, mais force est de constater que sans moyens et volonté politique, ses paroles sont restées vides.

La situation économique et la casse du service public dans sa globalité aggravent la situation : premières touchées par la précarité, les femmes sont placées en situation de dépendance.

Les violences sexistes et sexuelles sont un frein à l’émancipation des femmes et à l’égalité femme-homme

L’enquête Cadre de Vie et Sécurité a révélé que 63% des femmes victimes de viols ou de tentatives de viol déclarent que leur agression a eu des conséquences majeures sur leur vie quotidienne, perturbant  leurs études ou dans leur travail. Ainsi, au-delà des traumatismes physiques et psychologiques qu’elles engendrent, les violences sexistes et sexuelles creusent les inégalités de genre de notre société.

C’est sans compter le harcèlement au travail, les remarques sexistes, les constantes dévalorisations, ces violences que l’on peine à quantifier mais qui représentent le quotidien de millions de femmes en France. Elles entretiennent l’intériorisation d’un sentiment d’infériorité chez les femmes, l’auto-censure, le sentiment d’impuissance face à une organisation sociale patriarcale. 

Cette lutte requiert des moyens et non des effets d’annonce sans mesures concrètes. Le gouvernement, en refusant d’agir, se rend complice de ces violences. 

Les associations d’aide aux victimes de violences sont asphyxiées par le manque de financement. Les places en hébergement d’urgence manquent. Les ressources allouées au dispositif d’écoute 3919 ne permettent pas de prendre en charge tous les appels des victimes. Le parcours de sortie de la prostitution créé en 2016 est trop peu largement mis en place et les femmes qui se prostituent, premières victimes des violences sexuelles, ne se voient pas offrir d’autres perspectives.

Aujourd’hui insuffisants, les fonds publics dédiés à la lutte et la prévention contre le sexisme et les violences sexuelles doivent s’élever à 3 milliards d’euros par an.

Aussi, pour éliminer la violence, l’éducation est un enjeu majeur. Nous demandons que tous les jeunes bénéficient de cours d’éducation à la vie affective et sexuelle dès la primaire et jusqu’au lycée, dispensés par des personnels formés. Nous ne pouvons accepter que les 21h prévues par la loi ne soient pas réalisées dans la plupart des établissements. 7 jeunes femmes sur 10 indiquent que la notion de consentement n’a pas été abordée au cours de leur scolarité, alors qu’on sait que 53% des jeunes femmes ont déjà été victime de harcèlement ou d’agression sexuelle au cours de leur vie. 

L’égalité entre les femmes et les hommes, l’émancipation des femmes dans tous les aspects de leur vie ne pourra se faire tant que les violences du patriarcat perdurent. 

Le 25 novembre, partout en France les militantes et militants du MJCF seront dans la rue pour revendiquer les moyens nécessaires à l’élimination des violences faites aux femmes.