Kanaky–Nouvelle-Calédonie : le gouvernement français crée le désordre

Le gouvernement français tente un nouveau passage en force en modifiant la loi constitutionnelle pour dégeler le corps électoral de Kanaky–Nouvelle-Calédonie. En remettant ainsi en cause le processus de décolonisation, le pouvoir provoque le désordre et agit de manière totalement irresponsable.

Le gel du corps électoral est prévu par les accords de Nouméa de 1998. Il répond à la tentative de mettre en minorité le peuple kanak sur sa propre terre avec l’installation par la France de populations favorables à la domination française.

Plutôt que le seul élargissement du corps électoral, le Front de libération nationale kanak et socialiste, dont est issu le chef du gouvernement de l’archipel Louis Mapou, demande un accord global pour poursuivre la décolonisation.

L’organisation du troisième référendum sur l’indépendance en 2021 était déjà un coup de force du gouvernement français. La France avait accéléré volontairement le calendrier référendaire pour éviter le progrès du vote indépendantiste. En effet, entre le premier scrutin de 2018 et celui de 2020, le « oui » à l’indépendance et la participation avaient progressé. Le « oui » était à 10 000 voix d’écart avec le « non » en 2020.

En avançant brutalement le troisième référendum, le taux de participation était passé de 85,6 % en 2020 à 43,9 % en 2021. Le scrutin de 2021 avait ainsi perdu toute légitimité sans la participation du peuple kanak.

En dégelant le corps électoral, le gouvernement croit favoriser le camp opposé à l’indépendance, mais aucune manœuvre administrative ne pourra résoudre la très nette fracture territoriale de l’archipel causée par la colonisation de peuplement.

Le Mouvement jeunes communistes de France demande au gouvernement français de retirer son projet de loi et de rétablir le dialogue avec les forces politiques kanakes.

Le MJCF affirme son soutien au processus de décolonisation, au droit à l’autodétermination des peuples et aux forces kanakes éprises comme nous de justice sociale.