La France ne peut être complice de la violence subie par le peuple palestinien

Depuis trop longtemps déjà, les Palestiniennes et les Palestiniens voient leurs aspirations à la liberté et à la dignité étouffées par la colonisation israélienne. Déplacements de populations, saisies et démolitions des habitations, destruction des moyens de subsistance, restriction à la liberté de mouvements, limitation de l’accès à la terre et à l’eau sont leur quotidien. 

Au regard du droit international, les colonies israéliennes sont illégales. Mais malgré les nombreuses résolutions de l’ONU, Israël continue de construire et d’étendre ses colonies sur les territoires palestiniens.  

Ces derniers mois, l’expansion des colonies s’est accélérée. Le 18 juin, le Conseil suprême de planification d’Israël a donné son aval pour la construction de 4560 logements en Cisjordanie. Depuis son arrivée au pouvoir en décembre, le nouveau gouvernement de coalition d’extrême-droite a approuvé la construction de 7 000 nouveaux logements, principalement en Cisjordanie. Ces approbations s’inscrivent dans le cadre d’un plan dévoilé en février par le gouvernement Nétanyahou visant à construire 10 000 logements en Palestine.

Près de Naplouse, la colonie juive de Homesh est en train d’être réinstallée. Celle-ci avait été démantelée mais le 21 mars dernier le Parlement israélien a abrogé la loi interdisant aux Israéliennes et aux Israéliens de se rendre dans les implantations du Nord de la Cisjordanie, dont les habitantes et les habitants avaient été évacué.e.s en 2005.

Le 18 juin egalement, Bezalel Smotrich, ministre des Finances et dirigeant du Parti sioniste religieux, s’est vu attribuer la responsabilité de la planification des constructions dans les colonies. Cette désignation s’est accompagnée d’une réduction des étapes pour lancer les travaux de construction.

L’implantation et la pérennisation de ces colonies s’accompagnent d’une forte répression, du jamais vu depuis la seconde Intifada. Les raids israéliens mortels se multiplient en Cisjordanie. 

Le 26 février, suite à l’assassinat de deux soldats irsraéliens, des exactions d’une violence inouïe ont été commises par des colons dans la ville palestinienne de Huwara, près de Naplouse, et dans des villages environnants. L’armée israélienne a été ouvertement complice des exactions des colons, qu’elle n’a à aucun moment tenté d’empêcher. Le communiqué du Quai d’Orsay sur ces événements est inacceptable. On ne peut continuer à condamner le meurtre de deux soldats israéliens et rester silencieux face aux actes de vengeance collective commis par les colons avec la complicité de l’armée. On ne peut pas renvoyer dos à dos un peuple martyrisé qui tente de résister et l’armée d’occupation d’une des premières puissances militaires mondiales. Continuer dans cette voie, c’est assumer une complicité avec les crimes commis par l’armée israélienne et les colons qu’elle protège.

L’application de toutes les résolutions de l’ONU pour une paix juste et durable entre Israélien.ne.s et Palestinien.ne.s doivent être la priorité des gouvernements attachés à la paix, au respect du droit international et à une solution politique juste.

Des entreprises israéliennes et internationales établies dans les colonies ont créé une économie qui permet aux colonies de s’implanter durablement et de prospérer. Les autorités françaises doivent exiger de la Commission européenne qu’elle mette fin à l’importation des biens produits dans les colonies israéliennes, et exiger des entreprises françaises qu’elles se retirent de toute implication directe ou indirecte dans la colonisation.

La paix ne peut s’instaurer qu’avec la fin de la colonisation et la reconnaissance de l’État palestinien, comme le prévoyait la résolution 181 de l’ONU du 29 novembre 1947, aux côtés d’Israël, sur la base des frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale. Il est temps qu’Emmanuel Macron reconnaisse l’État de Palestine aux côtés de l’État d’Israël conformément aux votes du Parlement et du Sénat de 2014.