Le Gouvernement confisque le débat sur les principes républicains

Ce mardi, les députés ont voté la loi dite sur “les séparatismes”. À l’issue des débats qui ont vu ressurgir les forces les plus réactionnaires de l’hémicycle, il reste une proposition de loi avec peu de consistance, réaffirmant des aspects déjà existant dans la loi. 

À la suite de l’assassinat de Samuel Paty, il y avait pourtant un vrai sujet dans le débat public. Comment lutter contre l’islamisme et toute forme d’intégrisme religieux ? Comment permettre aux principes de la République : l’égalité, la fraternité et la liberté de s’appliquer partout et pour toutes et tous ?

De ces sujets il n’est finalement rien resté. Par pur opportunisme politique, le Gouvernement a détourné le débat parlementaire pour se présenter en force prétendument progressiste orchestrant un duel nauséeux avec une partie de la droite et de l’extrême droite. 

Il s’agit d’une manœuvre politique de la part du Gouvernement afin de se positionner comme rempart aux franges les plus réactionnaires tout en évitant méticuleusement de parler des sujets de fond. Il n’y a pourtant rien de progressiste dans la politique du Gouvernement. 

À l’image du débat entre Gérald Darmanin et Marine Le Pen sur France 2, l’exécutif choisit son opposition tout en entretenant une certaine ambiguïté dans son discours. Depuis quelques semaines, les ministres s’adonnent à stigmatiser une partie de la population, fracturant davantage la société française. De Gérald Darmanin jugeant les positions de Marine Le Pen trop “molle” à Frédérique Vidal estimant les universités “gangrénée par l’islamo-gauchisme”, les membres du Gouvernement se réapproprient les discours et la rhétorique de l’extrême droite.     

Finalement, d’un vrai sujet de société, il ne reste rien. Le volet social qui devrait pourtant être au centre de tout projet de loi sur les principes de la République est inexistant. Le recul de la République est en premier lieu le fait du recul des services publics résultant des politiques libérales menées par le gouvernement. À chaque fois qu’une classe, une école, une gare, une poste ou bien un commissariat ferme, c’est la République et son principe d’égalité qui sont touchés. 

En manœuvrant de la sorte, le Gouvernement a une nouvelle fois occulté un débat pourtant essentiel. Après des débats qui ont entraîné une surenchère xénophobe et la stigmatisation d’une partie de la population par des élus de la nation, les principes républicains ont-ils été confortés ? Rien n’est moins sûr. 

Le MJCF dénonce cette manœuvre politique et l’occasion manquée de mettre en place une politique confortant réellement les principes républicains.