Le Sénat rejette l’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans, le combat continue

“Êtes-vous favorable à l’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans ?” C’est à cette question que devaient répondre les sénatrices et sénateurs hier soir lors de l’examen de la proposition de loi sur l’ouverture de nouveaux droits pour les jeunes. La droite sénatoriale, alliée aux sénateurs de la République en marche ont rejeté cette proposition de loi. Si l’ensemble des parlementaires semble se retrouver pour dénoncer par les mots les conséquences de la crise économique chez les jeunes, la majorité présidentielle et les Républicains refusent toujours de passer aux actes et d’ouvrir les mécanismes de solidarité nationale aux jeunes. 

Depuis le premier confinement, la situation des jeunes est pourtant dramatique. Plus d’un jeune actif sur cinq est actuellement au chômage et ce chiffre risque de monter à un sur quatre d’ici quelques semaines. Ajoutons à cela  les centaines de milliers de jeunes arrivés sur un marché de l’emploi saturé et dégradé à l’issue de leur formation au mois de septembre dernier. Dans ce contexte, le nombre de jeunes tombant dans la grande précarité a explosé. 

Six mois après son lancement, force est de constater que le “plan jeune” du gouvernement ne fonctionne pas. Et pour cause, il n’offre comme seules perspectives : le chômage et des contrats précaires payés une misère, en raison de l’aveuglement idéologique du gouvernement incapable de sortir de ses dogmes libéraux : précariser les travailleuses et travailleurs pour garantir la rentabilité du capital.  Les jeunes se retrouvent sans solutions, livrés à eux même et ramenés à une solidarité familiale des plus aléatoire dans le contexte. 

L’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans ne saurait suffire à sortir les jeunes de cette situation. Pour autant, cette ouverture de droit représenterait un filet de sécurité important au vu du contexte. Non seulement cette mesure permettrait d’éviter qu’un trop grand nombre de jeunes ne tombe dans l’extrême précarité dont il est plus dur encore de s’échapper, mais elle devrait permettre également d’accompagner l’ensemble de ces jeunes vers des mécanismes d’insertion professionnelle ou de formation. En plus d’apporter une sécurité financière, elle doit permettre d’amener les jeunes vers une sécurité d’emploi et de formation. 

Depuis le mois de mai dernier, le MJCF a rassemblé quatorze organisations de jeunesse pour demander l’ouverture du RSA pour les moins de 25 ans. Le rejet du Sénat ne saurait marquer le clap de fin du combat légitime que nous avons initié depuis plusieurs mois.  

Le MJCF demande en premier lieu que le gouvernement écoute les organisations de jeunesse et les parlementaires en ouvrant le RSA pour les moins de 25 ans et le renforcement des mécanismes d’insertion lié au RSA

Et afin de sortir durablement de la crise nous demandons aussi: 

  • La fin des contrats précaires. Le CDI et la titularisation doivent devenir la norme
  • La rémunération minimum au SMIC et la fin des sous-rémunérations des jeunes travailleurs
  • Le passage à 32 heures de travail par semaine pour travailler mieux et travailler toutes et tous.
  • Un plan de recrutement dans le service public à commencer par la Santé, l’éducation, le transport et l’énergie qui pâtissent cruellement du manque de personnels. Une partie de ces embauches doit prendre la forme de pré-recrutements permettant d’assurer une formation rémunérée et une garantie de recrutement sous statut à l’issue de cette formation. 
  • Une conditionnalité des aides publiques aux entreprises à l’embauche et la formation de jeunes
  • Un investissement massif dans l’éducation et la fin de toutes formes de sélections afin de permettre à chaque jeune de construire sereinement son avenir dans la filière de son choix.