Les jeunes ne paieront pas la crise

Le premier mai est la journée internationale des travailleuses et travailleurs. Cette année, cette journée se tient dans un contexte particulier et compliqué. La lutte contre la propagation du coronavirus nécessite un confinement de la population empêchant ainsi tout rassemblement.  

A la crise sanitaire, s’ajoute une crise économique, qui a été accélérée et aggravée par le ralentissement de l’économie mondiale entraîné par les mesures de confinement.

Bien que les mesures de court-terme prises par le gouvernement via le  financement du chômage partiel ou le prolongement de l’allocation chômage atténuent dans un premier temps les impacts de la crise, ceux-ci vont se faire ressentir davantage dès le début du mois de mai. Déjà aujourd’hui, des milliers de jeunes chômeuses et chômeurs en fin de droit sont sans solution, exclu·e·s des minima sociaux et dans l’incapacité de trouver un emploi. Des milliers d’étudiantes et étudiants privés de services publics universitaires ne peuvent compter que sur la charité pour se nourrir. 

La jeunesse se caractérise aujourd’hui par une période de forte précarité dans l’emploi. Il s’agit d’un salariat dégradé, fragmenté par de multiples contrats d’exception et où les temps partiels sont sur-représentés. 

A travers ces contrats, les jeunes servent bien souvent de variable d’ajustement pour le capital. En période de ralentissement de la production, ce sont elles et eux les premières et premiers impacté·e·s. Cette crise économique n’en fera pas exception et les jeunes sont déjà la tranche d’âge la plus durement touchée par la montée du chômage. 

Aux jeunes risquant la perte de leur emploi s’ajoutent les centaines de milliers d’autres qui vont arriver sur un marché du travail déjà saturé en septembre. Cette situation sera d’autant plus injuste que, par définition, ces jeunes n’auront pas encore travaillé et n’auront donc pas le droit au chômage tout en étant pour beaucoup d’entre elles et eux exclu·e·s des minima sociaux. 

Le gouvernement doit mettre en place des mesures fortes pour endiguer la crise et le chômage. 

Le MJCF revendique la fin des rémunérations en dessous du SMIC quelque soit le contrat ; la fin des contrats spécifiques (intérim, CDD…) et l’entrée des jeunes dans le droit commun : le CDI comme norme d’emploi.  Nous demandons également un statut social pour les jeunes pour répondre à leurs besoins en dehors du marché jusqu’à l’obtention d’un emploi stable. 

L’exécutif prévoit un déconfinement au 11 mai. Le MJCF réaffirme que la reprise du travail ne peut se faire sans les mesures de protections nécessaires ni tests de dépistages massifs. 

Nous ne pouvons pas être dans la rue aujourd’hui, nous continuons cependant de lutter pour faire entendre la voix des jeunes et l’exigence de la justice sociale !