La loi de programmation militaire acte une hausse du budget des Armées à 413 milliards d’euros sur sept ans. La France rejoint ainsi la course aux dépenses militaires et obéit à l’injonction de l’OTAN de les porter à 2 % du PIB.
Cette hausse de 30 % par rapport à la période précédente ne place pas la France comme un acteur de paix. Au contraire, en entérinant sans débat public une stratégie qui articule la dissuasion nucléaire et les capacités à mener des opérations extérieures, la France sous-entend qu’elle pourrait s’engager dans des conflits à l’étranger qui ne la concerne pas.
Pour notre part, nous n’acceptons pas une telle doctrine stratégique. D’abord, la dissuasion nucléaire n’empêche pas les guerres et n’assure nos intérêts vitaux qu’à condition qu’on se prépare à commettre des crimes contre l’humanité. L’arme atomique fait peser une menace vitale sur l’humanité.
Par ailleurs, la France priorise ses capacités à intervenir sur des terrains éloignés à la défense de son propre territoire national. Nous sommes opposés aux opérations extérieures quand elles sont menées, comme souvent, sans aucun mandat international, sous l’égide de l’OTAN pour servir les intérêts des États-Unis, ou de manière unilatérale pour défendre les intérêts économiques des milieux d’affaires français à l’étranger. De plus, ces opérations extérieures ne font presque jamais l’objet d’un débat démocratique.
Au contraire, nous voulons que nos armées permettent avant tout de défendre notre territoire dans le cadre d’une indépendance stratégique et d’une souveraineté démocratique. Défendre notre territoire, c’est par exemple protéger la population contre les catastrophes naturelles et climatiques. C’est aussi mettre les moyens en priorité dans la prévention face aux menaces de déstabilisation ou du terrorisme (cybersécurité, drones, renseignement, IA, recherche).
Pour porter une voix de paix, la France devra changer de doctrine militaire et donner un nouveau rôle à nos armées. Nous voulons un budget militaire qui garantisse notre souveraineté en termes de défense, en toute indépendance, hors de l’OTAN ou d’une défense européenne.