Les jeux mathématiques de Macron sur le chômage

La publication hier des chiffres du chômage pour l’année 2017 a donné lieu à une présentation plus que douteuse des résultats gouvernementaux.

Nous entendons déjà les portes-parole et les députés-croupions du gouvernement nous vanter les progrès obtenus grâce « à la méthode Macron » et à son « pragmatisme » déjà en vogue dans le gouvernement Valls alors que notre président était ministre de l’économie.

En réalité de quoi s’agit-il ? Notre pays compte 13 000 chômeurs de catégorie A en moins (sur 3,7 millions) : on pourrait d’ores et déjà conclure que plutôt qu’un d’un progrès on assiste à une stagnation.

Pourtant, ce serait une erreur. Le chômage de longue durée augmente (+ 5,1 % en métropole, dans les catégories A, B et C) ! Et si justement nous nous intéressons à ces catégories B et C, nous voyons que les chômeurs de catégorie B (personnes ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois) et C (personnes ayant travaillé plus de 78 heures dans le mois) sont en augmentation de 8.2 % sur un an.

Ces chiffres indiquent une augmentation du recours à l’intérim et aux CDD par exemple, traduisant une précarisation des contrats de travail. Toutes catégories confondues, Pôle Emploi compte 6 278 000 inscrits, soit + 0.8% sur an : un chiffre préoccupant !

On aurait pu s’attendre à mieux avec le départ en retraite des derniers babyboomers et avec les milliards distribués aux patrons pour qu’ils recrutent. Dix neuf milliards d’euros par an donnés au titre du CICE pour embaucher avec un résultat si mauvais, c’est à l’opposé du « pragmatisme » revendiqué à Matignon !

Au delà du gâchis d’argent public, nous notons que le salariat continue de se précariser et qu’en décembre 460 800 jeunes de moins de 25 ans sont inscrits au chômage en France métropolitaine (ce qui ne compte bien sûr pas les jeunes chômeurs non-déclarés qui, n’ayant pas droit au RSA, ne font pas cette démarche).

Plutôt que la dérégulation et les cadeaux au patronat le Mouvement Jeunes Communistes de France réclame que l’emploi de contrats précaires et des temps partiels soit drastiquement limité par la loi.

Nous voulons par ailleurs la fin de tous les contrats d’exception destinés aux jeunes : l’emploi stable doit être la norme d’embauche et l’égalité des droits doit être une réalité.

Enfin, devant l’ubérisation galopante qui développe la précarité bien qu’elle apporte un petit supplément à une jeunesse paupérisée, nous réclamons un encadrement des contrats de prestations ainsi qu’une requalification en contrat de salarié, plus protecteur, dans tous les cas où la subordination du travailleur est avérée !