Message de soutien à la JC de la Loire

Cher.e.s ami.e.s, cher.e.s camarade.s,

C’est avec une stupéfaction mêlée d’incrédulité que j’ai découvert la scandaleuse demande de dissolution vous visant de la part du Rassemblement National. Je ne reviendrai pas sur leurs allégations mensongères qui ne méritent finalement aucun commentaire. Je tiens à vous exprimer mon soutien le plus entier et vous prie de m’excuser de ne pouvoir être présente parmi vous ce soir.

La première chose que je tiens à exprimer, c’est l’inversement des valeurs qui frappent aujourd’hui la démocratie en France. Dans la République française d’aujourd’hui, il est désormais concevable qu’une force réactionnaire et fasciste demande la dissolution d’une organisation communiste… Cette inversion, montre l’échec de la démocratie bourgeoise à représenter le moindre barrage face à la menace fasciste. Une fois de plus, l’ordre républicain est ouvertement utilisé par des fascistes notoires dans la poursuite de leur dessein de division et de haines.

Nous commémorions il y a deux jours le meurtre de Brahim Bouarram, jeté dans la Seine par des militants du Front national, parce qu’étranger. Jamais. Jamais, un jeune communiste ne s’est rendu coupable d’un meurtre barbare et raciste. Pourtant aujourd’hui les héritiers des assassins peuvent tranquillement demander la dissolution d’une fédération du MJCF ! C’est le Front National qu’il faut dissoudre ! Car nous le savons qu’il n’a pas cessé d’exister derrière ce changement de nom.

Le Rassemblement National peut bien proposer aujourd’hui un jeune propre sur lui aux élections européennes, nous savons que c’est un parti fasciste, raciste dont l’existence ne peut pas se justifier. Nous n’oublions pas non plus leurs pseudo adversaires au sommet de l’Etat qui joue aujourd’hui un jeu dangereux en adoptant leurs discours racistes contre les migrants dans un pur calcul électoral.

La deuxième chose que je veux dire, c’est l’angle d’attaque choisi par l’extrême droite. Les migrants. Il n’y a pas aujourd’hui de crise migratoire, il n’y a pas d’arrivée massive, il n’y a pas de submersion, pas de shopping de l’asile, pas de benchmarching, pour reprendre les expressions honteuses des dirigeants politiques de la République en marche. Ce n’est pas un hasard si le Rassemblement national peut désormais tranquillement faire des communiqués racistes largement repris par la presse. C’est le résultat des politiques menées au sommet de l’Etat et des discours de ses représentants.

En abandonnant à leur sorts les  migrants, en leur faisant la chasse, en les stigmatisant, la République en marche fait le jeu des fascistes et encourage les discours racistes. Rendons nous compte un instant de la situation. L’extrême droite, demande à des représentants de l’Etat qu’il prétend combattre la dissolution d’une organisation communiste pour son soutien aux étrangers, aux migrants. En quelle année sommes nous ?

Je vous affirme encore – et je vous le réaffirmerai autant qu’il le faudra – le soutien de l’ensemble du MJCF face à cette attaque.

La troisième chose que je veux souligner, et ce sera la dernière, c’est que ce n’est pas un hasard si le RN, habitué des méthodes factieuses, recours aujourd’hui à la voie légale. Le raidissement de l’Etat et la dérive autoritaire de la bourgeoisie au pouvoir, nous la constatons depuis plusieurs années. Les acteurs de la mobilisation sociale n’avaient pas fait les frais d’une telle répression depuis bien longtemps. Je sais que vous l’avez vous-même bien souvent expérimenté, ici dans la Loire. On voit par cette demande du RN que la dérive autoritaire de l’Etat nous ne l’inventons pas, la preuve en est que même des fascistes pensent aujourd’hui pouvoir s’en servir.

Il n’y aujourd’hui pas un jeune communiste qui n’ait pas eu à subir des tirs de gaz lacrymogènes, pas un qui n’ait pas participé à une manifestation qui a donné lieu à des arrestations. Aujourd’hui c’est celà lutter, c’est s’exposer à une répression féroce d’un Etat qui ne trouve sa légitimité que dans l’expression de sa force. Le RN n’est pas à la tête de l’Etat. Cependant le voir aujourd’hui se permettre de demander à un représentant de l’Etat la dissolution d’une organisation communiste, c’est un autre signe que quelque chose ne va pas et que nous n’inventons rien quand nous dénonçons les dérives autoritaires de l’Etat.

Le Mouvement des jeunes communistes de France ne se laissera pas attaquer par les fascistes et se tiendra toujours face à eux, uni et fort. Nous ne laisserons jamais ces derniers nous intimider que ce soit ici dans la Loire ou ailleurs.

Vive l’antifascisme

Vive le communisme

Vive le MJCF

Camille Lainé