Violences sexuelles et sexistes, un fléau que nous devons combattre !

Dans un article paru le 6 janvier 2018, le journal Le Monde a révélé des accusations graves et sérieuses d’agressions sexuelles et de viols dans notre organisation, impliquant des adhérents de notre Mouvement. Des faits de violences sexuelles existent en effet. Ils sont inacceptables et intolérables, qui plus est dans un mouvement de jeunes comme le nôtre, progressiste, révolutionnaire et féministe, travaillant à une transformation radicale de cette société capitaliste et patriarcale.

Le MJCF apporte son total soutien aux personnes ayant témoigné, et se place à leurs côtés. Nous affirmons que ce ne sont pas ces révélations qui font du mal à notre Mouvement, mais bien les agresseurs ! La honte doit changer de camp et la parole est un outil nécessaire.

Le Mouvement Jeunes Communistes de France, sa branche étudiante UEC et ses militant-e-s ne sont pas déconnecté-e-s de cette société, nous vivons dedans. Nous sommes donc traversé-e-s par les problèmes induits par la société patriarcale et envenimés par le système capitaliste. Les violences de genre ne font pas exception à cette réalité et des femmes de notre organisation en subissent les conséquences.

Nous sommes une organisation de jeunesse qui lutte pour changer la société. Malgré cette sincère volonté, certains continuent de reproduire des schémas de dominations. Nous sommes – comme toutes les organisations, associations, partis politiques et syndicats – face à un fléau que nous devons éradiquer. Nous, communistes, pouvons encore moins tolérer de tels actes. Depuis plusieurs années, nous développons des outils féministes au sein de notre organisation et en dehors. De nombreuses fédérations ont ainsi créé des outils locaux qui ont permis de faire avancer notre Mouvement. Nous félicitons ces camarades qui nous permettent de progresser sur ces questions. Ce combat n’a pas été simple et ne l’est toujours pas. Nos actions manquent d’ampleur. Nous avons décidé d’amplifier notre combat. Cela passera par des formations plus importantes des militant-e-s de notre organisation, par celle de nos directions, par de nouveaux outils ou l’amélioration d’anciens. Le Mouvement s’y est engagé lors de notre Assemblée Nationale des Animateurs et Animatrices des 15, 16 et 17 décembre 2017 :

«  Nous nous fixons ainsi le cap de l’émancipation de chacune et de chacun dans le mouvement, et bien sûr à plus forte raison des femmes, qui subissent au quotidien l’oppression patriarcale. Les violences sexistes et sexuelles sont inacceptables, dans notre organisation, et partout ailleurs. Nous devons donc produire les gestes et fournir tous les outils de formation et d’organisation nécessaires pour prévenir ces violences, accompagner les victimes, les protéger de leur(s) agresseur(s), afin que de tels actes disparaissent de la vie du MJCF. »

Agir en interne est nécessaire, mais insuffisant si la justice n’agit pas.. Bien que l’Etat, avec l’ensemble de ses infrastructures policières et judiciaires, peine à apporter une réponse efficace aux violences sexuelles et sexistes, nous discutons toujours avec la victime des suites judiciaires à donner. Si elle décide de porter plainte, nous l’accompagnons, parce que nous savons que c’est un parcours de la combattante. Nous invitons aussi chaque victime à rencontrer des professionnel-les médicaux ou encore associatifs pour l’aider. Quoi qu’il arrive, qu’elle choisisse de poursuivre son agresseur ou non, nous mettons en place toutes les mesures nécessaires au sein de l’organisation pour la protéger.

L’ampleur du problème est bien plus importante que ce qui est dénoncé dans nos organisations. Il est plus que temps que l’Etat mette en place une véritable politique pour former les personnels concerné-es, les doter des moyens d’agir, que l’éducation nationale ait un programme anti-sexiste (par exemple les ABCD de l’égalité), de lutter dans l’espace public contre les discours et affichages sexistes…

Ces éléments de réponse s’ajoutent au travail qui a déjà été fait par les féministes et les femmes elles-mêmes, notamment sur les réseaux sociaux. Le formidable mouvement de libération de la parole des femmes à travers les hashtags #BalanceTonPorc, #BalanceTonAgresseur ou encore #MeToo, permet aujourd’hui de mettre ce sujet sur le devant de la scène médiatique, mais aussi dans nos structures militantes. Cet écho nouveau est quelque chose de positif que nous soutenons. Sans remettre en cause les témoignages, le Mouvement, sa branche étudiante (UEC) et de sa direction, réaffirment – ici – notre engagement à lutter au sein de notre organisation contre tous les actes de violences sexuelles et sexistes. Notre mouvement doit être un lieu de rassemblement émancipateur pour l’ensemble des jeunes de notre pays. La lutte pour l’émancipation des femmes a toujours eu une grande place dans nos combats, nous poursuivrons cette bataille sur tous les fronts, à l’intérieur comme à l’extérieur. La parole doit continuer à se libérer : les agresseurs n’ont pas leur place, ni parmi nous ni dans la société !