Mobilisation contre les E3C : une répression indigne

Voilà maintenant plusieurs semaines que des dizaines de lycées en France connaissent de fortes mobilisations contre la tenue des E3C, les épreuves de contrôle continu du nouveau baccalauréat.

Lycéennes, Lycéens, membres du corps enseignant et parents d’élèves dénoncent ensemble des conditions de passation des examens indignes : locaux non adaptés, sujets non cohérents avec le travail effectué depuis la rentrée, rupture d’égalité entre les élèves… Face à cette mobilisation, le gouvernement avait l’occasion de revenir en arrière, d’assumer ses erreurs et de repenser sa réforme, en prenant enfin en compte l’avis de celles et ceux qui font le système éducatif.

Mais il n’en est rien. Alors que la mobilisation s’amplifie, le gouvernement, relayé par des recteurs, rectrices et chef·fe·s d’établissements zélé·e·s, ne semble trouver comme unique réponse que la répression féroce et indigne. Comme il l’avait déjà fait à l’automne 2018 lorsque les lycéennes et lycéens s’étaient mobilisé·e·s contre sa réforme du baccalauréat, celui-ci n’hésite pas à envoyer les forces de l’ordre devant les établissements afin de disperser les rassemblements de protestations.

Depuis plusieurs semaines, on ne compte plus les lycéennes et lycéens parfois mineur·e·s placé·e·s en garde à vue parfois plus de 24 h, sans qu’aucune nouvelle ne soit donnée à leurs parents. On ne compte pas non plus les tirs de gaz lacrymogènes devant les lycées, ou l’accès de brigades de la police à l’intérieur des établissements. Lorsque la répression n’est pas policière, elle est administrative. Dans au moins un lycée, des élèves mobilisé•e•s se sont vus refuser l’accès aux épreuves et se sont ainsi vu attribuer un zéro à une épreuve comptant pour le baccalauréat. Enfin, d’autres lycéennes et lycéens ont été enfermé·e·s dans leurs établissements afin de leur faire passer coûte que coûte les épreuves.

Quels que soient les faits reprochés, cette situation est inacceptable et indigne d’une démocratie. Une poubelle brûlée ne justifie pas 48H de garde à vue, pas plus qu’un blocage de lycée ne mérite un zéro d’office à une épreuve d’un diplôme national.

Le gouvernement doit revenir à la raison et cesser son jusqu’au-boutisme qui met en péril l’avenir de milliers de lycéennes et lycéens. Face à la situation, celui-ci doit suspendre la tenue des E3C et repenser en profondeur sa réforme, en s’appuyant — enfin — sur les avis exprimés par cette jeunesse qui la subit de plein fouet.

Le MJCF apporte son soutien à toutes les lycéennes et tous les lycéens mobilisé·e·s et victimes de la répression policière et administrative.

Le MJCF appelle le gouvernement et les établissements à suspendre tous les actes de sanctions visant les élèves mobilisé·e·s. Le MJCF exige un report des E3C dans tous les établissements où les conditions pour un déroulement normal des épreuves ne sont pas réunies. Enfin, le MJCF appelle l’ensemble des lycéennes et lycéens à amplifier la mobilisation pour combattre cette réforme injuste et imposée par la force du gouvernement.