Niger : ne pas ajouter la guerre au coup d’État

Le 26 juillet dernier, le président nigérien Mohamed Bazoum a été renversé par un coup d’État militaire. Si celui-ci a été quasi-unanimement condamné sur le continent et dans le monde, il bénéficie du soutien des gouvernements militaires voisins malien, guinéen et burkinabé. Le rejet de la présence militaire française est l’un des principaux ressorts de cette entente. Le bilan des opérations Barkhane et Serval est lourd pour la stabilité de la région. La France porte une part de responsabilité directe dans la multiplication des coups de force militaires.

Depuis l’indépendance, sept coups d’État ou tentatives ont marqué l’histoire du Niger. Cette instabilité politique fait partie intégrante du bilan de la colonisation.

Les déclarations de la CEDEAO évoquant une solution militaire, les sanctions frappant principalement le peuple du Niger, l’organisation de la réunion d’états-majors ces 17 et 18 août doivent être fermement condamnées. L’Union Africaine a opportunément affirmé son refus d’une intervention militaire.

La position diplomatique de la France, qui laisse la porte ouverte, voire appuie, une prétendue « solution » militaire, est inacceptable. La France doit exprimer clairement son opposition à une solution militaire et affirmer qu’elle ne prendra aucune part à une quelconque opération.

Les déclarations d’Emmanuel Macron doivent être connues de tous les Français. Le Président de la République a affirmé qu’il ne tolérerait « aucune attaque contre la France et ses intérêts ». Ne nous leurrons pas, les intérêts que le Président se dit prêt à défendre de manière « immédiate et intraitable » ne sont pas les intérêts de la Nation, mais ceux d’une classe qui a toujours refusé la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes et s’est employé à organiser l’exploitation économique des ressources et des travailleurs nigériens.

Le Mouvement des Jeunes Communistes de France affirme sa solidarité avec le peuple du Niger. Il appelle à ne pas ajouter la guerre au coup d’État et à organiser une négociation pacifique par les voies diplomatiques. Cette négociation nécessite la libération du président Bazoum. Le MJCF appelle la France à prendre une position diplomatique ferme en ce sens et condamne toute volonté d’intervention militaire de la France au Niger.