Nouvelle-Calédonie: la progression du “oui” renforce l’exigence de justice sociale

Malgré une campagne électorale tendue montrant un archipel clivé, les résultats du référendum de Nouvelle-Calédonie sur l’indépendance mettent en tête le Non, avec 53.26 % des voix. Le référendum est marqué par une participation massive de la population avec un taux de participation dépassant les 85.64 %.

L’écart se resserre et le “oui” progresse de 3 points comparé aux résultats du premier référendum du 4 novembre 2018.

La France, au sortir de ce scrutin, a donc une responsabilité importante vis-à-vis de la Nouvelle-Calédonie. Il faut poursuivre le processus d’autonomie et de responsabilité engagé par la France et les forces politiques kanakes. Ce qui implique une politique de substitution à la dépendance dans la production agricole et industrielle, la lutte contre les relents colonialistes, les discriminations racistes et la mise en avant de la culture et de l’histoire du peuple kanak. 

Si le “oui” progresse dans la plupart des provinces, l’archipel est marqué par des bastions du “oui” et des bastions du “non” où ils ont respectivement une écrasante majorité. Cela montre la fracture territoriale présente dans l’archipel colonisé en 1853 par la France. Nouméa, la capitale économique est un bastion du “non” même si le “oui” y progresse. 

Si l’indépendance s’est jouée à 3 %, soit presque 10 000 voix, il est essentiel pour la France de considérer la possibilité d’une indépendance de la Nouvelle-Calédonie dans les années à venir, par l’organisation possible d’un troisième référendum d’ici à 2022. Il est donc nécessaire de mettre en place les conditions matérielles permettant une véritable autonomie économique et politique de la Nouvelle-Calédonie si son peuple le souhaite.

Le MJCF prend acte des résultats du référendum du 4 octobre 2020 et réaffirme son soutien à l’autodétermination des peuples ainsi qu’aux forces de progrès, en particulier kanakes, qui luttent pour la justice sociale.