Ouverture de la COP 28 : une énième mascarade ?

Du 30 novembre au 12 décembre, la COP 28 se tient aux Émirats arabes unis, à Dubaï.

Alors que le MJCF s’est déjà exprimé sur les conditions de travail révoltantes des ouvriers ayant préparé l’accueil du sommet, son organisation dans une monarchie du Golfe est scandaleuse à d’autres titres.

Les Émirats sont à la pointe de l’industrie pétrolière. Les intérêts de ce secteur dévastateur pour la planète seront bien représentés par le président de la COP : le sultan Ahmed al-Jaber, PDG de la compagnie pétrolière nationale.

Le profil de ce grand patron est étonnant sous tous points de vue. Bien qu’il ait travaillé dans le renouvelable et plaide pour la fin du pétrole dans son pays, la présence des lobbyistes n’aura jamais été aussi forte à une COP. L’année dernière, à la COP 27 de Charm El-Cheikh, un record de 636 défenseurs de l’industrie fossile étaient présents.

Il n’y aucun doute qu’ils seront encore plus nombreux à Dubaï : des pays n’hésitent pas à intégrer ces lobbyistes directement dans leurs délégations. Tout cela sous l’œil bienveillant du sultan.

La situation créée est paradoxale, dommageable pour la trajectoire de réchauffement de la planète. Les énergies fossiles sont la cause principale du changement climatique et une décarbonation de l’économie doit impérativement avoir lieu pour ne pas dépasser la barre des + 2 °C de réchauffement climatique global.

Pourtant, il n’y a que peu de chances que la COP 28 apporte des solutions concrètes, voire même s’engage à réduire la production de pétrole, de gaz et de charbon.

La communauté des États est sans surprise subordonnée aux intérêts capitalistes en contradiction avec la préservation du vivant. La voix des pays favorables à une transition écologique rapide est encore trop peu soutenue, tandis que l’aggravation de la situation par les États-Unis est ignorée par leurs alliés. Le rapport de force est cependant en train d’évoluer, et sera intéressant à observer lors de cette COP.

Les conventions sur le climat ne feront leurs preuves qu’à partir du moment où la communauté internationale arrêtera d’être la porte-parole du capital, nuisible pour l’environnement. Des avancées tenant à la reconnaissance de certains problèmes systémiques peuvent toutefois être arrachées.

Le MJCF exige que la France adopte une position courageuse pour l’arrêt programmé des énergies fossiles comme sources d’énergie. Afin d’achever toutes les transitions nécessaires, plaidons pour la concrétisation d’un véritable pacte de solidarité entre les pays du G20 et les États les plus démunis et vulnérables face au changement climatique !

En attendant, des engagements concrets comme la fin du marché carbone ou la sortie des énergies fossiles peuvent être pris. Faisons pression pour que la voix de la raison soit entendue largement pendant cette COP !

Opening of COP 28: A countless masquerade/ mockery.

From November 30th to December 12th, COP 28 is being held in Dubai, United Arab Emirates.While the MJCF has already spoken out about the appalling working conditions of the workers who prepared to host the summit, its organization in an Arab/ Gulf monarchy is elsewise scandalous.The UAE are at the forefront of the oil industry. The interests of this planet-devouring sector will be well represented by the President of the COP: Sultan Ahmed al-Jaber, CEO of the national oil company.The portrait of this big boss is astonishing from every point of view. Although he has worked in the renewable industry and advocates the end of oil in his country, the presence of lobbyists has never been so strong at a COP. Last year, at COP 27 in Sharm El-Sheikh, a ceiling of 636 fossil fuel industry advocates were present.No doubt they will be even more numerous in Dubai: some countries do not hesitate to integrate these lobbyists directly into their delegations. All under the compassionate eye of the sultan.The situation created is inconsistent and damaging to the global warming trajectory. Fossil fuels are the main cause of climate change, and a decarbonization of the economy is imperative if we are to avoid exceeding the +2°C global warming threshold.Yet there is little chance that COP 28 will deliver solid solutions, or even commit to reducing oil, gas and coal production.The community of states is unsurprisingly subordinate to capitalist interests, in contradiction with the preservation of life itself. The voice of countries in favor of a rapid ecological transition is still too little supported, while the worsening of the situation by the United States is ignored by its allies. The balance of power is shifting, however, and will be interesting to observe at this COP.The climate conventions will only prove their worth when the international community stops acting as the representative of the capital, which is harmful to the environment. However, progress can be made by recognizing certain systemic problems.The MJCF demands that France adopt a courageous posture in favor of a prepared end to the use of fossil fuels as energy sources. In order to complete all the necessary transitions, let’s call for a genuine solidarity pact between the G20 countries and the poorest and most vulnerable states in the face of climate change!In the meantime, solid commitments such as ending the carbon market or canceling fossil fuels can be made. Let’s force together for the voice of reason to be widely heard during this COP!