Rapport 2019 de SOS homophobie, des chiffres alarmants

SOS homophobie a publié aujourd’hui son rapport annuel sur les LGBTIphobies en France.  En 2018, se sont 1905 signalements (faits, insultes, discriminations, agressions) qui sont recensés par l’association, une augmentation de 15 % par rapport à 2017, et la troisième année consécutive d’augmentation des actes LGBTIphobes.  Ces chiffres de 2018 se rapprochent très fortement de ceux de 2012, année de l’ouverture des débats sur le mariage pour tous et où la tribune avait été laissée aux opposant·e·s et aux réactionnaires. Joël Deumier, co-président de SOS homophobie parle d’une “année noire” pour les personnes LGBTI.  La moitiée des témoignages de LGBTphobies recensés révèlent des situations de la vie quotidienne que ce soient sur les réseaux sociaux, dans les lieux publics, au travail, au sein de la famille et du voisinage avec notamment des insultes, du harcèlement (en milieu scolaire et au travail), des discriminations.  Le rapport fait également état d’une augmentation de 66 % des agressions physiques avec 231 signalements et une agression physique par jour au dernier trimestre de 2018. La plupart de ces agressions ont lieu dans les lieux publics et se manifestent par des coups et des blessures, se soldant par des ITT.  Le MJCF revendique une réelle prise en charge et un accompagnement des victimes de LGBTphobies via la formation des personnels éducatifs et policiers à ces questions ainsi que la condamnation effective des LGBTphobies. La lesbophobie représente 22 % des signalements avec une augmentation de 42 % comparé à 2017 : 365 témoignages, soit un cas par jour et 19 % des cas d’agressions physiques.  La lesbophobie se manifeste par du rejet dans ¾ des cas, des discrimination pour la moitié, des insultes et des violences sexuelles (agressions sexuelles, viol ou menace de viol). Cette augmentation des témoignages fait suite à la libération de la parole des femmes dans la continuité de Metoo et BalanceTonPorc, révélant une lesbophobie trop souvent invisibilisée et banalisée. Dans le même temps, elle révèle une augmentation de la lesbophobie en soit, une part trop large étant laissée dans le débat public aux réactionnaires et aux opposant.e.s à la PMA pour toutes et tous. Ce débat n’a d’ailleurs que trop duré et l’ouverture à la PMA doit être inscrite dans la loi le plus rapidement possible, ne pas légiférer sur la question participe à la recrudescence des LGBTIphobies.  Le MJCF revendique l’ouverture immédiate de la PMA à toutes et tous ainsi que sa prise en charge par la sécurité sociale. Le Mouvement des Jeunes Communistes de France dénonce l’inaction du gouvernement face aux LGBTIphobies malgré la sonnette d’alarme tirée fin 2018 et apporte tout son soutien aux victimes de ces violences. Le MJCF appelle à se mobiliser massivement à l’occasion des marches des fiertés, contre les LGBTIphobies, pour la dignité et l’émancipation des personnes LGBTI.