Référendum en Nouvelle-Calédonie : un scrutin illégitime

Le résultat du référendum organisé dimanche dernier par la France en Nouvelle-Calédonie n’est qu’une abstention massive. Alors qu’en 2020 le taux de participation était de 85,6 %, il est aujourd’hui de seulement 43,9 % ! Plus de la moitié du corps électoral n’a donc pas voté. La réussite du boycott des partis indépendantistes enlève donc toute légitimité politique à cette mascarade électorale. 

Le fait n’est plus à débattre : l’État français est partisan et il défend ses intérêts coloniaux. Il a accéléré volontairement le calendrier référendaire alors que le rapport de force électoral glissait au fil des années en faveur de l’indépendance. Il l’a montré en décidant seul avec la droite locale et contre l’avis des indépendantistes de la date de référendum. Il l’a encore prouvé en refusant le report de celle-ci alors que le Covid endeuillait les communautés kanakes et océaniennes.

Tout le camp progressiste se doit de dénoncer le jeu de rapidité auquel s’est adonné le gouvernement français en instaurant ce référendum sans le peuple kanak. 

Au lendemain de ce référendum illégitime, la droite locale soutenue par l’État français s’acharne à enterrer le droit du peuple kanak à accéder à la pleine souveraineté. Au nom d’une vision biaisée de l’égalité, elle remet déjà en cause le gel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie. Nous rappelons que le gel du corps électoral est une juste réponse à la tentative de l’État français de mettre en minorité le peuple kanak sur sa propre terre, par l’envoi de populations acquises à la domination française. Si le peuple kanak a décidé de partager son droit à l’autodétermination avec des communautés que la colonisation a parfois installées contre leurs grés en Nouvelle-Calédonie (Communards, Vietnamiens, Algériens, etc..), il n’a pas à l’ouvrir aux acteurs actuels de sa colonisation.

Le processus de décolonisation de Nouvelle-Calédonie ne se limite pas au cadre référendaire prévu par l’accord de Nouméa. La lutte légitime du peuple kanak et des communautés du pays pour accéder à leur pleine souveraineté est un droit inaliénable qu’aucune manœuvre administrative ne pourra étouffer.

Le Mouvement des jeunes communistes de France affirme que l’État français est responsable de cet échec politique par son organisation partisane du référendum.

Nous réaffirmons la nécessité d’une véritable décolonisation en Nouvelle-Calédonie ainsi que le droit à l’autodétermination des peuples.