“Séparatismes”: Emmanuel Macron détourne le débat social au prix d’une surenchère xénophobe

Ce matin, Emmanuel Macron s’est prononcé au sujet de la “loi contre les séparatismes”. 

Alors que le pays traverse une double crise sanitaire et économique sans commune mesure depuis des décennies, le Président prétend que le cette loi est une nécessité urgente. Cette opération médiatique n’a en réalité qu’un objectif : occulter la gestion calamiteuse de la crise par le gouvernement et trouver des boucs-émissaires. 

Tout au long de son discours, le Président de la République n’a eu de cesse de stigmatiser les musulmans en France. Selon lui, le recul de la République dans certains quartiers s’explique par une incompatibilité entre l’Islam tel qu’il est actuellement et les lois françaises. Le chef de l’Etat marche ainsi sur les plates-bandes de l’extrême droite et vient entretenir le climat d’amalgame et de stigmatisation organisée contre une partie de nos concitoyens. Ce comportement n’est pas digne d’un garant des institutions républicaines et de la laïcité. 

Si certaines populations peuvent être amenées à effectuer un “repli”, ce n’est pas en faisant des amalgames ou en les stigmatisant que la République peut espérer réinvestir certains lieux. Au contraire, c’est en incluant l’ensemble des citoyens dans la chose publique et en mettant en place une égalité réelle que l’on construit une République pour toutes et tous. 

Si la République est en recul aujourd’hui, cela s’explique avant tout par les politiques austéritaires qui ont pour conséquence un recul des services publiques dans les campagnes et dans les quartiers populaires. C’est bien l’Etat qui a déserté ces territoires et non le contraire. 

Dans son discours, Emmanuel Macron a présenté l’école comme étant le socle de la République. Si nous ne pouvons que partager ce constat, encore faut-il que l’éducation soit dotée de moyens suffisants, à l’inverse des logiques d’économies sur les services publics. . La formation des citoyens de demain passe par un recrutement massif d’enseignants et d’enseignantes afin de dédoubler les classes, la remise en place d’heures dédiées à l’éducation civique et la réinstauration d’un socle commun notamment dans les filières professionnelles. 

De plus, l’apprentissage de la citoyenneté et son appartenance à la République se fait par son engagement dans la société. Or, on n’apprend pas à devenir citoyen lorsque des CRS sont envoyés devant nos lycées pour casser les mobilisations pour l’égalité. Lorsqu’on réprime les mouvements lycéens qui s’expriment pour l’égalité des territoires, c’est la République qui est atteinte. Apprendre à devenir citoyens c’est également écouter les manifestants lorsqu’ils s’expriment sur l’injustice dont ils sont victimes. 

Le MJCF dénonce l’occupation nauséabonde de l’espace médiatique et la stratégie politique d’Emmanuel Macron de décaler le débat politique en jouant sur le terrain de l’extrême droite. 

Afin de réaffirmer la République, le gouvernement doit réinvestir dans des services publics de qualités et de proximité sur l’ensemble du territoire et agir contre la pauvreté, la précarité et les inégalités sociales. C’est un enjeu d’égalité, valeur essentielle de la République. 

Enfin, pour nous, la République n’est pas la stigmatisation mais bien l’égalité et la justice. Dans ce contexte le gouvernement doit permettre à chacune et chacun de trouver sa place dans la société. 

Réinvestir dans les services publics, créer les conditions d’une égalité réelle sur le territoire, voilà comment réinvestir la République !