Soutien aux grèves des polonaises pour le droit à l’avortement !

Le 22 octobre, le tribunal constitutionnel polonais a de nouveau durci les conditions d’accès à l’avortement. Le droit à l’IVG en Pologne est déjà réduit étant possible seulement en cas de viol, de risque pour la vie de la femme enceinte ou de grave malformation du fœtus. C’est ce dernier cas qui est dans le viseur du tribunal, il constitue actuellement la très grande majorité des avortements. Le parti au pouvoir, le PIS, ultra conservateur soutient totalement la décision du tribunal. 

En réaction, les polonaises sont descendues dans la rue cette semaine. Mercredi 28 octobre, alors que les organisations de défense des droits des femmes appelaient à la grève, elles étaient plus de 400 000 à manifester. Dans leurs revendications, le droit à disposer de son corps mais aussi plus largement l’égalité et la défiance envers le gouvernement. Le Premier ministre a qualifié ces mobilisations de “barbarie”. Pour cause le parti au pouvoir avait déjà tenté à plusieurs reprises de limiter le droit à l’IVG et plus globalement les droits des femmes et des personnes LGBTI. S’opposant aux études de genre, proclamant que les LGBTI sont “anormaux”, sortant de la Convention d’Istanbul contre les violences faites aux femmes. Le PIS a montré à plusieurs reprises le visage le plus réactionnaire de l’extrême droite. 

Ces mobilisations interviennent alors même que la Pologne signait dans le même temps la “déclaration de Genève”. Le document a été signé par 32 pays, emmené par les Etats Unis de Donald Trump, y figurent le Brésil, l’Arabie Saoudite, l’Indonésie ou encore la Hongrie. Ces pays aux dirigeants réactionnaires veulent faire pression auprès de l’ONU contre le droit à l’avortement. Profitant de la crise, les extrêmes droites s’organisent contre l’avortement comme un symbole : celui de la liberté des femmes. S’ils s’attaquent aux études de genre, c’est parce que ceux-ci contredisent leur vision des femmes : qui seraient pour eux des objets simplement aptes à rester aux foyer. S’ils s’attaquent au droit à l’avortement, c’est qu’il contredit fondamentalement cette vision : les femmes sont libres, elles sont des êtres humains égales aux hommes et dotées de la capacité de choisir leurs vies. S’ils s’attaquent aux féministes, c’est parce qu’ils savent que le mouvement des femmes est une avancée pour toute l’humanité et un pilier révolutionnaire. 

Le Mouvement jeunes communistes de France appelle le gouvernement français à agir à travers l’Union européenne et être à l’origine d’une directive pour faire inscrire le droit à l’IVG gratuit et sans conditions dans tous les pays membres.  La France doit aussi permettre l’accueil aux polonaises qui souhaitent recourir à un avortement dans de bonnes conditions.

Le Mouvement jeunes communistes de France apporte son soutien aux mobilisations pour le droit à l’avortement en Pologne et à toutes celles et ceux qui luttent pour l’égalité. Face aux réactionnaires imposons une solidarité féministe internationale.