Épreuves du bac professionnel, conséquences d’un détricotage de la formation
Les premières épreuves du bac professionnel ont débuté hier. Le Mouvement Jeunes Communistes de France souhaite bon courage à l’ensemble des bachelières et bacheliers.
C’est une année particulière pour ces élèves qui se retrouvent avec des épreuves un mois plus tôt et 170h de cours en moins. Ces changements résultent de la dernière réforme du bac professionnel.
Le MJCF avait alerté lors de sa promulgation, les conséquences sont là. Elles impactent durement les élèves, les enseignantes et les enseignants.
Une partie importante des classes n’a pas pu terminer les programmes de socle commun à cause de la diminution du nombre d’heures de cours. Cette situation ne permet pas d’aborder sereinement les examens. Ajouté à cela, lorsque les épreuves sont anticipées d’un mois, le stress des examens aussi : cela nuit considérablement à la qualité des études.
L’augmentation du nombre de semaines passées en entreprise est un véritable danger pour la filière professionnelle. Non encadrés, ces stages ne présentent aucun intérêt pédagogique voire peuvent être dangereux (pas de visite médicale, manipulation d’outils et machines sans formation). La réalisation de tâches répétitives, qui parfois remplacent le travail d’un salarié, se fait au détriment de l’apprentissage du métier dans les ateliers des lycées pro. Enfin, le recul de l’enseignement du tronc commun réduit encore les possibilités de poursuite d’étude après un bac pro, pourtant déjà fragiles.
Cette dévalorisation du diplôme se fait au seul profit du patronat, qui gagne d’une part, une main d’œuvre gratuite pendant les stages. D’autre part, une main d’œuvre malléable, moins susceptible d’évoluer dans l’entreprise ou d’en changer si les conditions de travail ne sont pas acceptables.
Les décennies de détricotage des filières professionnelles sont le reflet d’une absence de moyens et d’ambition pour la jeunesse. À ces politiques austéritaires nous y opposons un projet ambitieux et planifié de réindustrialisation et de création d’emploi pour le pays. Cela ne passera que par la création d’un statut plus juste et protecteur du stagiaire.
Il faut que nos politiques associent aspirations des jeunes en formation et besoins de la société. À ce titre, la nationalisation des secteurs stratégiques, comme celui de l’acier avec ArcelorMittal, est une évidence. Ainsi, ces secteurs peuvent être intégrés pleinement aux planifications des formations. Dans le but de redonner du sens à nos formations professionnelles.
Nous revendiquons également la création d’1 millions d’emplois stables, émancipateurs et bien payés, comme une première étape pour sortir les jeunes de la précarité et révolutionner la France.